Dernière mise à jour: 14/05/03
"La stratégie est la conduite raisonnée d'une action dans une situation et un contexte comportant incertitude et éventuellement dangers. Une stratégie s'élabore en fonction de finalités et de principes, envisage divers scénarios possibles du déroulement de l'action, choisit celui qui lui semble le plus adéquat selon la situation: tantôt il vaut mieux accepter un scénario qui minimise les risques mais également les chances, tantôt il vaut mieux choisir un scénario qui maximise les chances mais également les risques"
Edgar Morin
Liddell-Hart "Stratégie" Sun Tzu: "L'art de la guerre" François Jullien La propension des choses Le détour et l'accès Voir la bibliographie critique dressée par Michel Volle La plus belle syntèse de stratégie reste sans aucun doute "Le fil de l'épée" de Charles de Gaulle
Il est sans objet d'écrire un livre de stratégie d'entreprise, car une telle discipline n'existe pas, ce que montre Minzberg.
Je cite donc quatre livres qui font le tour des concepts opérationnels, c'est largement suffisant:
Claude Rochet, "Managez vos associations" et pour les politique publiques "Conduire l'action publique, des objectifs aux résultats" Ivan Allaire, "l'entreprise stratégique" Henri Minzberg, "Grandeur et décadence de la planification stratégique" Dany Miller, Le paradoxe d'Icare (lire également les papiers produits autour de ce livre)
Aux Etats-Unis, les compagnies d'électricité privatisées ont du interrompre leurs fournitures et se sont retrouvées au bord de la faillite.
Après des années de mise en pratique du dogme libéral sur la "privatisation de services publics", l'heure de l'évaluation de ces stratégies est donc venue:
- Quelle est la nature du bien "électricité", ce qu'en anglo-américain on nomme "utility"?
- En quoi sa gestion peut-elle être assurée par l'économie de marché, et en quoi ne le peut-elle pas?
- Quel a été le modèle d'affaire suivi par les compagnies d'électricité privées, et quel est la casue de son échec?
- Quels scénarios envisager pour gérer l'électricité?
Plusieurs études de cas pour répondre à ces questions:
- Les données générales du marché et du pourquoi de l'échec de la privatisation
- The Changing Structure of the Electric Power Industry 2000
- Une défense de la privatisation, par le Brookings Institue et un autre opérateur américain
- La dynamique de l'innovation dans le marché de l'électricité, par A.D Little
Sur la crise en Californie:
- Les rapports de la California Energy Commission
- Un descriptif des ingrédients de la crise (Banque mondiale)
- Une analyse de la Banque mondiale sur les causes de l'échec califonien et ses enseignemants pour les pays en voie de développement
- La privatisation a été mal faite, mais le principe reste bon, une défense de la privatisation par le Reason Public Policy Institute
- California's power crisis: the end of deregulation? Brookings Institute
Un autre cas, sur la côte est:
- The Strategic Destruction of Northeast Utilities, Yale University
LE CAS ENRON
"Peu de compagnies seront capables de parvenir au degré de créativité extravagante qu'a atteint Enron dans la remarquable transformation de son activité, mais beaucoup pourraient appliquer certain de ses principes"
- Extrait de "The war for talent " best -seller du management, par des anciens de McKinsey, dont un acien était le CEO de Enron
L'excellent dossier de The Economist "Why Honesty Is The Best Policy"extrait de son dossier consacré au management "Back to Basics" ENRON: Chronique d'une faillite annoncée (BusinessWeek) Ce qu'en disait The Economist en 1998....
Enron avait organisé la pénurie d'énergie en Californie
La Tribune - édition du 24/05/2002
Les pratiques commerciales des entreprises énergétiques ont contribué aux pannes de courant en Californie. L'Etat pourrait revoir à la hausse sa demande de remboursement.
Volonté de transparence ou simple tactique ? Aux Etats-Unis, certains observateurs se posent la question après la publication par le Congrès américain des mémos d'Enron levant le voile sur les manipulationscommerciales douteuses de l'entreprise texane pendant la crise énergétique californienne de 2000-2001.
Ces mémos écrits par des avocats extérieurs à Enron décrivent les techniques des traders de l'entreprise pour créer une pénurie d'énergie et gonfler artificiellement le prix de l'électricité et du gaz en Californie. "Aucune de ces techniques ne nous étaient inconnues et nous savions pertinemment qu'elles étaient monnaie courante durant la crise", explique Eric Woychik, consultant pour l'association de défense du consommateur TURN.
Enron achetait de l'électricité en Californie, où les prix avaient été gelés, pour les revendre dans d'autres Etats qui avaient ouvert leur marché énergétique à la concurrence. Par ailleurs, les traders étaient des habitués de la technique des "échanges aller-retour". Ces échanges "blancs" étaient réalisés sans profits ni pertes, mais ils ont permis de gonfler le cours du prix de l'énergie, les volumes des échanges, et donc le chiffre d'affaires de la société et ainsi le cours de son action en Bourse.
Acheter d'urgence. Plus grave, les responsables d'Enron avouent dans ces mémos avoir contribué directement à la pénurie d'électricité en "saturant" certaines lignes du réseau électrique en fournissant trop d'électricité d'un coup. Conséquence, le courant qui devait arriver d'autres régions de l'Etat ou du pays pour aller vers le nord de la Californie (San Francisco et la Silicon Valley) était bloqué, créant une pénurie d'électricité. Les autorités de l'Etat n'avaient donc plus d'autre choix que de payer Enron afin d'arrêter ces transferts et acheter d'urgence du courant au prix fort. "Ces mémos sont une confession par Enron de ses efforts pour exploiter le système", affirme le gouverneur Gray Davis, qui a demandé aux fournisseurs d'énergie de rembourser 8,9 milliards de dollars de surfacturations. Il pourrait revoir à la baisse les contrats de fournitures d'énergie signés l'année dernière pour un montant de 42 milliards de dollars.
Les entreprises du secteur vont devoir désormais s'expliquer sur leurs propres pratiques commerciales. "Ces aveux ont un effet négatif sur la valorisation de ces sociétés et pèsent directement sur leur capacité à financer des projets", explique Didier Gras, vice-président d'Easenergy, la filiale d'investissement d'EDF. Jean-Baptiste Su, dans la Silicon Valley