Créé le 20/12/2000

Mis à jour le lundi 24 novembre 2003

Verso de couverture

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"Gouverner par le bien commun"

Gouverner par le bien commun

Un précis d'incorrection politique à l'usage des jeunes générations

de

Claude Rochet

avec une préface de

Paul-Marie Coûteaux

Editions François-Xavier de Guibert (octobre 2001)

Bréviaire pour un nouveau siècle

"Le livre de Claude Rochet, Gouverner par le bien commun, est un essai d’une ampleur étonnante. Face aux discours nous annonçant la fin de l’Histoire, du politique, de l’État ou de la nation sur l’autel de la modernité techno-marchande, l’auteur réhabilite la pensée et l’action.

Difficile de résumer la richesse de cet ouvrage roboratif dont l’une des premières qualités tient en la trajectoire de son auteur. Historien de formation, ancien élève de l’ENA, tour à tour travailleur social, professeur, haut fonctionnaire, cadre dirigeant d’une grande entreprise industrielle, consultant au sein de firmes nord-américaines : Claude Rochet n’appartient pas à quelque cénacle de penseurs officiels et ses écrits sont frappés autant par l’empreinte du praticien que du théoricien. Gouverner par le bien commun veut renouer avec la tradition d’une pensée globale nécessaire pour comprendre une époque chaotique livrée aux “experts” autoproclamés et aux “autorités morales” douteuses. Face à la déliquescence du débat public, son ouvrage résonne comme un défi.(. ..)

Ce qu'ils en pensent:

- Denis Collin

- Michel Volle

Etudes, Revue des Pères jésuites

En librairie le 17 octobre 2001

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  • Nous vivons à l’ère des fins: fin de l’histoire, fin des nations, fin de la République, fin de l’Etat… fin de tous les archaïsmes qui entraveraient la marche de l’humanité vers des lendemains prometteurs. Fin aussi de la pensée politique: tout débat est remplacé par une injonction de " modernes " autoproclamés envers des " anciens " qui refuseraient de se rendre aux " impératifs " pour s’accrocher à des notions dépassées.

La fin du monde bipolaire de la guerre froide liée à l’essor des technologies de l’information nous ouvrait la possibilité de penser le destin des sociétés autrement qu’en termes d’opposition les unes aux autres. Au lieu de cela, le modernisme moralisateur ne nous a apporté que le nihilisme mou dont Nietzsche annonçait l’avènement au siècle dernier, associé à la volonté de puissance d’une nouvelle dogmatique qui prétend régenter le monde en lui donnant une explication définitive.

Les élites actuelles ont renoncé à penser un monde ouvert et complexe pour céder aux charmes du bricolage idéologique et propager l’esprit de soumission, sur fond de nouvel ordre moral

La page d’histoire du siècle qui commence est blanche.

Les idées gouvernent toujours le monde et un monde sans idée est promis à l’atonie et au déclin. Le projet du gouvernement par le bien commun, projet éternel de la philosophie politique, n’a perdu aucune actualité. A nous d’en trouver le chemin, de restaurer la pensée, de refonder la politique..

" Quand je considère cette nation en elle-même, je la trouve plus extraordinaire qu’aucun des événements de son histoire. En a-t-il jamais paru sur la terre une seule qui fut si remplie de contrastes et si extrême dans chacun de ses actes, plus conduite par des sensations, moins par des principes; faisant toujours plus mal ou mieux qu’on ne s’y attendait, tantôt au-dessous du niveau commun de l’humanité, tantôt fort au-dessus; un peuple tellement inaltérable dans ses principaux instincts qu’on le reconnaît encore dans des portraits qui ont été faits de lui il y a deux ou trois mille ans, et en même temps tellement mobile dans ses pensées journalières et dans ses goûts qu’il finit par se devenir un spectacle inattendu à lui-même, et demeure souvent aussi surpris que les étrangers à la vue de ce qu’il vient de faire; le plus casanier et le plus routinier de tous quand on l’abandonne à lui-même, et lorsqu’une fois qu’on l’a arraché malgré lui à son logis et à ses habitudes, prêt à pousser jusqu’au bout du monde et à tout oser; indocile par tempérament, et s’accommodant toutefois de l’empire arbitraire et même violent d’un prince que du gouvernement régulier et libre des principaux citoyens; aujourd’hui l’ennemi déclaré de toute obéissance, demain mettant à servir une sorte de passion que les nations les mieux douées pour la servitude ne peuvent atteindre; conduit par un fil tant que personne ne résiste, ingouvernable dès que l’exemple de la résistance est donné quelque part; trompant toujours ainsi ses maîtres, qui le craignent ou trop ou trop peu; jamais si libre qu’il faille désespérer de l’asservir, ni si asservi qu’il ne puisse encore briser le joug; apte à tout mais n’excellent que dans la guerre; adorateur du hasard, de la force, du succès, de l’éclat et du bruit, plus que de la vrai gloire; plus capable d’héroïsme que de vertu, de génie que de bon sens, propre à concevoir d’immenses desseins plutôt qu’à parachever de grandes entreprises; la plus brillante et la plus dangereuse des nations de l’Europe, et la mieux faite pour y devenir tour à tour un objet d’admiration, de haine, de pitié, de terreur, mais jamais d’indifférence? "