Table des matières

Mis à jour le 9/27/08

Chapitre 4: Penser par le bien commun

François-René de Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, Pléiade, p. 923


Beaucoup d'éléments de ce chapitre figurent dans deux papiers publiés en 1998 et 1999 que j'ai actualisés.

Allan Bloom " L’âme désarmée " Julliard 1987, et Guérin Littérature, Montréal, traduction de "The closing of american mind") Le livre semble épuisé en français mais est disponible en anglais. (les critiques des lecteurs sur le serveur d'amazon.uk donne une idée de la passion suscitée par le livre...).

Allan Bloom a été attaqué par la gauche dans son combat contre le relativisme et classé parmi les "élististes". Il est heureusement réhabilité par Christopher Lasch - qui fut longtemps une des références du marxisme américain, mais est en fait inclassable - dans son ouvrage posthume "La révolte des élites et la trahison de la démocratie" traduit en français aux Editions Climats, et dont l'introduction de Jean-Claude Michéa donne la quintessence

" Telle est bien, en définitive, l’aliénation spécifique dans laquelle se débat de nos jours l’individu libéral-libertaire, prototype humain désormais fabriqué en série, dont la gauche n’a pas le monopole, bien qu’elle constitue à l’évidence son refuge de prédilection. Cet individu, en effet, doit s’imaginer en permanence qu’il est dans la marge afin de pouvoir continuer à se tenir dans la norme ; il lui faut croire à tout instant qu’il vit dans la transgression, le libertinage et la volupté épicurienne – modes de vie bien évidemment au-dessus de ses pauvres moyens – pour demeurer le pantin pathétique qui s’agite désespérément dans l’univers ennuyeux, tyrannique et puritain de la consommation obligatoire et de ses changements incessants. On pourrait presque dire, en employant l’ancien langage, qu’il doit s’épuiser à être « de gauche » pour que le monde continue à être « de droite »

Karl Popper , " The abdication of philosophy: Philosophy and the public good ", repris dans le recueil " The myth of the framework, in defence of science and rationality ", Routledge, 1994

Cette possibilité de combler les écarts entre les cadres de référence reste soumise à l'intérêt et à la volonté humaine, mais existe fondamentalement

  • "Thus my thesis is not that the gulf between different frameworks, or between different cultures, can, for logical reasons, always be bridged. My thesis is merely that it can usually be bridged. There may be no common assumptions. There may perhaps be only common problems. For different groups of humans do, as a rule, have much in common, such as the problem of survival. But even common problems may not be needed. My thesis is that logic never underpins the myth of the framework nor its denial. But we can try to learn from each other. Wether we succeed will depend largely on our goodwill (…)." "The myth of the framework", p. 38
  • "We thus can logically distinguish between a mistaken method of criticizing and a correct method of criticizing. The mistaken method starts from the question: How can we establish or justify our thesis (…) by contrast, the correct method of critical discussion strarts from the question: What are the consequences of our thesis or our theory? Are they acceptable to us?" Popper; op. cit. P.60

Nietzsche " Fragments posthumes " 11 (118), cité dans Paul Valadier " L’anarchie des valeurs "

  • La prise de décision en situation complexe
  • J'ai publié plusieurs choses sur la décision publique ces dernières années que l'on trouvera dans les pages consacrées à mes publications académiques
  • "Le management public comme science morale": un programme de recherche que j'ai présenté pour ma HDR en sciences de gestion, et que j'ai décliné dans plusieurs articles. Téléchargeable sur le site du CNRS
  • J'ai publié "Nouveaux enjeux et processus de la décision publique" (septembre 2001)
  • " Essence of decision, explaining the cuban missile crisis "; Graham Allison, Harper&Collins, 1971. Une note de lecture
  • Voir "Symbiotic intelligence: self-organizing knowledge on distributed networks driven by human interaction", article rédigé par cinq chercheurs du Santa Fé Institute et du laboratoire National de Los Alamos. http://www.santafe.edu/sfi/publications/98wplist.html WP 98-05-039
  • " Collective choice and mutual knowledge structure", http://www.santafe.edu/sfi/publications/Working-Papers/ Voir le papier n° 98-04-032.
  • La page du Symbiotic Intelligence project au Laboratoire National de Los Alamos, la référence en matière de pilotage des systèmes bâtis par des agents intelligents.
  • Claude Rochet " le diagramme d’affinité ", un outil pour conduire un processus de construction d'un intelligence collective autour de la résolution d'un problème: http://perso.wanadoo.fr/kj/KJ.html
  • La nature du bien commun
      1. Entre société marchande et société solidaire
      2. Réguler la productivité au niveau mondial
      1. Une présentation de l'oeuvre de Skinner
      2. A lire, son Machiavel: Skinner rétablit ce qu'est la pensée de Machiavel: "comment faire triompher la vertu quand le vice a triomphé. Machiavel était un républicain qui a assisté à la chute des républiques italiennes et se pose la question: "comment manipuler l'égotisme des dirigeants pour le mettre au service du bien commun?". Une question redevenue d'actualité!
      3. L'Etat face à la mondialisation (Michel Seymour), le républicanisme face au libéralisme.

    Essentiel pour comprendre la pensée de Smith, la thèse de Michaël Biziou "Adam Smith et l'origine du libéralisme"

    En fait, dans ces deux mentions de la « main invisible » (une dans la Théorie et une dans l'Enquête) qui font encore couler tant d'encre, Smith reprend à son compte une thèse utilitariste développée par Pufendorf que rappelle Michaël Biziou « les hommes réprouvent l'injustice non seulement parce que leurs sentiments moraux les y poussent, mais encore parce que leur esprit de système leur fait aimer la beauté du système social » (Biziou, 2003). S'inscrivant dans un système de droit naturel, Smith évoque par la parabole de la « main invisible » les effets non intentionnels inspirés de la volonté de Dieu des actions individuelles intentionnelles. Smith s'inscrit dans la culture de la machine sociale comme système global dont l'harmonie découle des principes du droit naturel, et qui fait obligation au souverain, qui n'est, dans la théorie scolastique, dépositaire de la souveraineté que parce qu'au service du bien commun , de « perfectionner intentionnellement l'ordre sub-optimal et non intentionnel de la société » (Biziou, 2003 p. 253).
    Le processus « naturel » de sélection dépend donc, en fin de compte, lui aussi des contraintes informelles de la société, représentées ici par les valeurs morales.