« Le choix de la défaite, les élites françaises dans les années 1930 », de Annie Lacroix-Riz, Armand Colin, Paris 2006
« Le siècle de Monsieur Pétain », de Alain-Gérard Slama » Perrin, Paris 2006,
« Ce que savait Staline : l'énigme de l'opération Barberousse », David Murphy, Stock, 2006, Paris,
«Le choix de la morale en politique, rôle des personnalités dans la Résistance, essai de psychologie politique» de Michèle Ansart-Dourlen, François Xavier de Guibert, 2004, Paris
Voilà un ouvrage qui pose très clairement la question du « métier d'historien ». Annie Lacroix-Riz a exploré une quantité considérable d'archives diplomatiques et policières, avec pour projet de répondre de manière posthume à la commande passée par Mac Bloch, dans son livre écrit dans la clandestinité « L'étrange défaite », de faire la lumière sur l'attitude des élites françaises ayant entraîné la défaite de 1940.
Le livre d'Annie Lacroix-Riz est incontestablement d'une richesse exceptionnelle pour les archives qu'il contient. Sa thèse est simple à résumer : la défaite est le résultat d'un complot mené par le patronat regroupé au sein du Comité des forges, appuyé sur la Synarchie - expression ultime du rationalisme technocratique, fondée en 1922 par des hauts fonctionnaires - et la Cagoule, le mouvement terroriste d'inspiration fasciste fondé par Eugène Deloncle, avec l'appui de quelques grands patrons comme Eugène Schueller, le fondateur de LOREAL. Elle reprend la vieille thèse de l'Internationale communiste en 1934, (jusqu'à... la signature du Pacte germano-soviétique le 24 août 1939) selon laquelle la venue au pouvoir d'Hitler était l'arrivée au pouvoir de la fraction terroriste du grand capital financier. Cette thèse a été depuis longtemps battue en brèche, notamment par la monumentale historiographie de Hitler par Ian Kershaw qui montre que le nazisme est un phénomène sui generis qui s'inscrit, dans la tradition du romantisme allemand, dans un vaste mouvement de rejet des Lumières, l'Aufklärung, suscité par les conséquences de la défaite et par rejet du marxisme qui incarnait la fin de toute la tradition de l'idéalisme allemand. Seule une minorité politiquement engagée du patronat allemand a financé Hiltler, il ne s'est massivement rallié qu'après la prise du pouvoir et surtout après la nuit des longs couteaux et l'élimination de la fraction dite « révolutionnaire » du mouvement nazi que représentaient les SA.
L'ensemble des thèses est à l'encan : il n'est pas sérieux d'écrire que « la tentative putschiste du 6 février 1934 était guidée par le Comité des Forges ». Tout d'abord le 6 février 1934 n'a pas été une tentative putschiste organisée : la manifestation a failli devenir un putsch devant le peu d'enthousiasme de la police parisienne, dirigée par le factieux Préfet Chiappe. Mais elle s'est heurtée à la Garde républicaine qui gardait le pont de la Concorde face à L'Assemblée nationale. Quant aux principaux chefs factieux, Maurras est allé se coucher et le colonel de la Roque maintint ses Croix de feu sur l'Esplanade des Invalides, à l'écart de l'assaut du Palais Bourdon.
L'auteur est une communiste des années 50. Sa théorie du complot ne tient pas. Certes, elle nous montre que le choix de la défaite à des racines beaucoup plus profondes que la revanche face au Front populaire et qu'il avait déjà été fait bien avant, ce qui est une des contributions les plus intéressantes du livre (avec une mystérieuse tentative de putsch de Lyautey en Alsace à laquelle on ne comprend rien). Mais l'outrance et les jugements façonnés à la faucille et au marteau sont légions. Ainsi pour le Colonel de La Roque : certes il a fondé une Ligue antiparlementaire, les Croix de feu, à partir d'une association d'anciens combattants, puis, après sa dissolution par le Front populaire en 1936, le PSF (Parti Social Français) qui était devenu le premier parti de France en 1939. Ce parti n'était pas fasciste mais partisan d'un socialisme « à la Péguy », et s'il était nationaliste, il rejeta vigoureusement l'antisémitisme et ne fut jamais pro-allemand. Il condamna la capitulation du 17 juin 1940 tout en tentant de séparer Vichy de Pétain. Dès août 1940 il entra dans la Résistance en fondant un réseau qui sera, à partir de 1942, lié à l'Intelligence service, soit à une époque où François Mitterrand était un serviteur zélé du régime et où le Parti communiste fricotait avec l'occupant au nom de la lutte contre la « guerre impérialiste ». Son parti, le PSF, se transforma en uvre sociale sous le nom de Progrès social français. S'il fut membre d'un, inutile et impuissant, Conseil national à Vichy, ce fut pour couvrir ses activités résistantes. L'histoire de La Rocque illustre la confusion des lignes de démarcation. Arrêté par la Gestapo, il mourra peu après la Libération et ce n'est que dans les années 1960 que De Gaulle répara l'injustice qui lui avait été faite, en lui octroyant la carte de combattant de la Résistance.
Rien, bien sûr, sur la responsabilité du Parti communiste dans le pacifisme et le défaitisme. Elle est pourtant énorme. Passée de la stratégie « classe contre classe » et l'antimilitarisme virulent des années vingt, sous l'influence du groupe Barbé, Célor, Thorez (1928 -1931) mis en place puis liquidé par le représentant de l'Internationale communiste, Manouilski, qui promeut Thorez qui avait pourtant appliqué la même ligne que Barbé et Célor , les changements restent superficiels . Jusqu'en 1935 le PCF soutient la « ligue des travailleurs sans Dieu », publie en première page la rubrique des « gueules de vaches » d'un antimilitarisme prônant le défaitisme révolutionnaire. On défile toujours au cri de « les soviets partout ». Ce même Manouilski écrivait après les événements du 6 février 1934 qu'il n'était « pas question de prendre d'étranges lunettes pour chercher une différence entre démocratie bourgeoise et fascisme ». Brutalement, avec le Front populaire, le PCF redécouvre la Marseillaise et la défense de la République, tend la main aux Catholiques, selon la nouvelle ligne du VII° Congrès de l'Internationale communiste avant une nouvelle rectification en 1938 qui annonce un retour à la ligne dure dont l'apogée viendra après le Pacte germano-soviétique et le retour au défaitisme révolutionnaire pour lutter contre la « guerre impérialiste » déclenchée par l'Angleterre et l'arrêt de toute attaque contre les Allemands auprès desquels on va demander la reparution d'une Humanité convertie au pacifisme, sous l'il bienveillant du nazi « francophile », l'ambassadeur Otto Abetz. Le soldat allemand devient alors « un prolétaire sous informe » avec lequel il faut fraterniser : clin d'il de l'histoire, ce mot d'ordre était d'origine trotskyste !
Rien sur de Gaulle: on trouve une occurrence dans l'index à "Gaulle (de)", ce qui revient à appeler de Gaulle comme le faisait Giraud, l'homme des Américains à Alger, qui lui attribuait une particule nobiliaire (alors que de Gaulle était une traduction du flamand De Walle - le mur), « de » étant l'article et non une particule... tous les moyens sont bons!
Enfin, cet ouvrage est gaspillé par le travail bâclé de son écriture et de sa mise en page. On ne parvient pas à faire la différence entre les citations de rapports des RG et le texte de l'auteur. Armand Colin nous avait habitué à des livres mieux présentés: à une écriture lourde de l'auteur, l'éditeur ajoute une présentation dense qui rend l'ouvrage d'autant plus indigeste. Lire l'introduction est à soi seul une épreuve et il faut s'y reprendre à plusieurs fois pour comprendre où veut en venir l'auteur.
Si ce livre doit bien sûr figurer dans une bibliothèque historique par la richesse de ses archives et de sa documentation, il ne permettra sûrement pas, à lui seul, de comprendre pourquoi les premiers résistants sont venus de la droite, et certains de la Cagoule, alors que le PCF négociait avec la Kommandantur de Paris au nom du pacifisme. Ce devait déjà être le début de la "gauche plurielle" car il se retrouvait là avec un leader socialiste pacifiste labellisé par les Allemands: Robert Jospin, le père de Lionel, dans l'étroite mouvance de la « Ligue de la pensée française », une organisation néopacifiste qui fonctionna durant toute l'occupation avec l'autorisation des services allemands. Cette « ligue » ne défendit pas une idéologie fasciste, mais avec la participation de dirigeants du « Rassemblement national populaire » de Marcel Déat, elle soutint la politique de Pierre Laval, qui a toujours pris soin de se ménager quelques appuis parmi les anciens socialistes pacifistes dans ses combats contre l'amiral Darlan et contre l'entourage maurassien du Maréchal Pétain.
Bref, Annie Lacroix-Riz, c'est l'histoire telle qu'on me l'enseignait, quand je préparais l'agrégation d'histoire, dans les conférences de l'Institut Maurice Thorez des années 1970, où l'on justifiait la Pacte germano soviétique par la mauvaise volonté des Anglais et des Français qui voulaient renvoyer la guerre à l'Est: ce qui n'est pas faux mais n'innocente pas pour autant l'URSS de Staline. On peut voir en direct ALR présenter sa théorie du complot sur DailyMotion.
La parution opportune du livre de David Murphy « Ce que savait Staline : l'énigme de l'opération Barberousse », Stock, 2006, Paris, met les choses au point à partir des archives soviétiques récemment ouvertes : Staline a délibérément choisi l'alliance avec l'Allemagne nazie à partir d'un de ces calculs tordus dont seul un cerveau sublimé par le génie du marxisme-léninisme avait le secret : il fallait une guerre longue entre l'Allemagne et la France alliées avec l'Angleterre, mais sans que l'Allemagne soit ni trop vaincue ni humiliée comme en 1918 car cela n'était pas bon pour la révolution prolétarienne. L'issue de la guerre, pour Staline, était la révolution bolchevique en Allemagne et le pacte germano soviétique ne faisait que préfigurer cette brillante anticipation historique. D'où la relance de la campagne anti-militariste contre la guerre anti-impérialiste au sein du PCF.
L'ouvrage de Murphy est surtout une étude de cas sur comment l'idéologie efface le réel, ce qui est aussi le cas de Lacroix-Riz, qui nous explique, au passage, que Toukhatchevski était vraiment un agent allemand. Grâce à la qualité de l'espionnage soviétique, Staline savait absolument tout sur l'opération Barberousse, jusqu'à la date et l'heure précise de l'attaque allemande du 22 juin 1941 : il n'en crut rien par idéologie et fit exécuter tous les officiers de renseignement qui l'informaient du contraire.
Le problème avec la théorie du complot est qu'il ne noircit pas l'acte d'accusation contre le défaitisme des élites françaises, comme entend le faire Annie Lacroix-Riz : il l'allège en en faisant porter la responsabilité sur les quelque 2000 membres de la Cagoule et de la Synarchie.
Première responsabilité effacée, celle du Parti communiste. Nul ne disconviendra du comportement authentiquement patriotique des militants communistes pendant la Résistance, même une fois l'histoire nettoyée de certains épisodes troubles et de la fable du « parti des 75000 fusillés » qui a couru jusqu'à l'époque de Georges Marchais ! Les coups d'accordéon de sa ligne politique, passant du sabotage de la défense nationale au patriotisme puis avec un retour brutal au défaitisme révolutionnaire, ont désorienté plus d'un militant et paralysé l'appareil du parti en longs débats internes.
Mais la responsabilité essentielle de la défaite de 1940 a été « la trahison des clercs » que dénonçait Julien Benda dès 1927. La défaite est l'absence de volonté des élites, leur francophobie et ce sentiment de « haine de soi » qui caractérisent nos élites, la période gaulliste mise à part.
C'est ce sentiment qu'Alain Gérard Slama analyse dans « le siècle de Monsieur Pétain », Perrin, 2006. Alain Gérard Slama est un journaliste cultivé -c'est presque devenu aujourd'hui un oxymore - qui fait là un important travail d'historien des idées. Il ne s'agit pas d'une nouvelle histoire du pétainisme ou d'un nouvel abcès de repentance : Slama caractérise le pétainisme comme le refus de l'exigence éthique et morale qu'impose la République, soit celle de l'accomplissement individuel par l'appartenance à une communauté politique conduite par la recherche du bien commun.
Cette exigence implique l'acceptation du conflit contre toute forme de barbarie. La peur de la violence est naturelle souligne A.G Slama, et est bonne conseillère puisqu'elle inspire à la fois la prudence et le courage. Par contre la peur du conflit est tout autre : c'est le refus de la société qui impose une confrontation de l'individu et la collectivité, qui est à la base du projet républicain : « la peur de la violence est un rejet de la barbarie ; la peur du conflit est un acte de capitulation devant le projet des Lumières » (p. 29).
Le conflit est nécessaire à la construction des contrats, et plus les contractants sont différents, éloignés dans leur culture et dans leurs buts initiaux, plus le conflit est nécessaire pour parvenir à un accord qui sera rendu possible parce que l'idéal du bien commun, de la Res Publica, permettra de les transcender. A l'opposé, la peur du conflit incite à la capitulation devant les particularismes et le communautarisme. Elle s'inscrit dans l'historicisme et le relativisme des valeurs qui est le lot de ce qu'il est convenu désormais d'appeler la « post-modernité », qui est le rejet de la philosophie des Lumières, incarné par toutes les idéologies « mouvementistes » ou « bougistes » pour reprendre la formule de Pierre André Taguieff.
Ce communautarisme est l'essence du pétainisme et de sa logique défaitiste « En ouvrant toutes grandes, après l'armistice, les portes du communautarisme identitaire, Pétain a lâché les chiens. Par horreur du conflit, il a voulu injecter dans les institutions de la République l'unanimité et la ferveur dont le manque, selon lui, expliquait la défaite. Il a ainsi prétendu faire reposer la nationalité française sur des critères d'appartenance identitaire (
) » (p. 194). Pétain, qui voulait le pouvoir dès le début des années 1930, avait bien compris la crise intellectuelle et morale de longue durée dans laquelle était tombée la France - et les démocraties européennes - avec l'entrée dans le seconde révolution industrielle et la faillite totale de l'idéologie du progrès qu'elle portait en elle qu'a représentée la guerre de 1914-1918.
A la mystique républicaine qu'invoquait Péguy, il a tenté de substituer une mystique de pacotille, irrationnelle et surtout sans conflit. En 1934, dans le discours qu'il prononce au dîner de la Revue des deux mondes, Pétain expose son programme qui sera celui de la « révolution nationale » après la défaite et qui est d'une étonnante actualité dans les discours des ténors médiatique de la campagne électorale de 2007. Pétain condamnait l'individualisme et la perte du sens de l'intérêt collectif. Il se proposait que l'armée enseigne, non pas l'obéissance (le mot ne figure pas dans son discours) mais « les hautes leçons d'égalité, de solidarité, de discipline, d'abnégation » et de « jeter à son tour ses fortes semences pour le bien de la société et l'intérêt supérieur de l'Etat » ? Alain Gérard Slama nous propose un petit test amusant : remplacer « intérêt supérieur de l'Etat » - qui ferait un peu vieillot dans la bouche de nos post-modernes - par « cohésion sociale », « lutte contre les discriminations » ou « promotion de l'égalité des chances » (expression typiquement pétainiste forgée par l'ancien radical (de gauche) passé au vichysme, Gaston Bergery pour le discours de Pétain du 11 octobre 1940), nous avons presque mot pour mot un discours qui pourrait être imputé à Nicolas Sarkozy ou Ségolène Royal.
Où est la supercherie ? Il n'y en a pas : Pétain remplace l'idéal de l'individu libre républicain qui se développe pour et par son appartenance à la société politique républicaine, par celui de l'individu qui n'existe que par sa communauté d'appartenance. L'égoïsme identitaire et communautaire promu par les « idées de mai 68 » n'est pas l'épanouissement de l'homme libre, du vivere libero des républicains de la Renaissance et du XIX° siècle, c'est l'enchaînement de l'individu à sa communauté, au « politiquement correct », au discours normatif qui devient explicitement répressif. La « gay-pride », la « love-parade » et autres « teufs » ont remplacé les cérémonies de la Légion des combattants de Vichy autour d'une mystique du retour à la communauté primitive, ultime refuge de l'individu qui a peur du conflit, tout comme les « rave party » du Larzac sont l'expression d'un retour à la terre typiquement pétainiste d'un José Bové en révolte contre la modernité incarné par son père, Joseph Bové, découvreur du riz transgénique, et refusant d'assumer le conflit que pose la découverte des OGM, entre manipulations occultes et aide au développement.
A l'opposé, les résistants étaient des individualistes qui disaient non. Dans un magnifique ouvrage, naturellement passé totalement inaperçu, « Le choix de la morale en politique, rôle des personnalités dans la Résistance, essai de psychologie politique » (François Xavier de Guibert, 2004, Paris) Michèle Ansart-Dourlen met en avant le lien qui existait chez les résistants entre la décision libre et rationnelle et l'exigence mystique républicaine : refuser d'être esclave imposait d'affronter la mort. Cette décision libre ne pouvait se prendre sans référence à un surmoi normatif porteur de valeurs communes qui fut représenté par de Gaulle qui ne concevait par d'ailleurs autrement son rôle. Mais il n'était reconnu comme tel que dans la mesure où il permettait à chaque conscience de se prononcer librement, comme en témoignent les conflits qu'il y eut au sein de la Résistance, que de Gaulle, tout à sa conscience de la nécessité qu'elle eut un chef unique, assuma dans cette dynamique du conflit entre l'idéal du moi personnel et les valeurs universelles de la république et de la nation, qui est à l'opposé de la fusion identitaire du pétainisme. (Voir le témoignage de Serge Ravanel, qui met l'accent sur le caractère moral de la Résistance)
Il y aurait bien d'autres choses à dire de l'ouvrage d'Alain Gérard Slama qu'il faut décidément lire. Sa lecture de Péguy et de l'ambivalence de sa mystique républicaine ne manque pas d'interroger. Son interprétation de l'uvre de Leo Strauss et de sa critique de la dérive des Lumières vers le rationalisme et le relativisme des valeurs est radicalement fausse, car il n'a jamais été un communautariste et au contraire nous rappel à la nécessité de conjuguer transcendance des valeurs, liberté et faculté de juger.
Ce sont les idées qui gouvernent le monde et les bonnes idées qui donnent de bons fruits. La permanence de la question du pétainisme, de ses liens historiques et actuels avec une gauche communautariste par peur du conflit face aux grands défits de ce début du XX° siècle, montre la nécessité pour les républicains d'affirmer et d'actualiser leur message et leur conception du monde. C'est à elle, après tout, que l'on doit tous les grands progrès de civilisation depuis que les philosophes politiques du trecento italien ont redécouvert l'uvre d'Aristote et des premiers philosophes politiques romains. La bataille des idées est essentielle : les adversaires de la république l'ont bien compris.