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Le bien commun  | L'Etat et le bien commun  | Actualité du bien commun |  Le bien commun face au relativisme  |  La construction européenne contre le bien commun |  Articles de Roland Hureaux

 Dernière mise à jour: 26/12/07

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La question est abordée au travers du thème du Bien Commun, qui est la plus ancienne de la philosophie politique, puisqu'elle est posée par la démocratie grecque, développée comme fondement du droit par saint Thomas d'Aquin, puis se retrouve au coeur de la construction du droit politique et républicain moderne.

Ce thème fait l'objet de mon livre "Gouverner par le bien commun", paru en octobre 2001.

Lectures essentielles
"L'affaire" Leo Strauss
"Si nous comprenons un peu plus ce que nous sommes en train de faire, peut-être trouverons-nous ainsi plus facilement une issue à cet écheveau d'hallucinations que nous avons tissé autour de nous mêmes"

Gregory Bateson

 

Un superbe site consacré à Saint Thomas d'Aquin, à l'origine de la philosophie du bien commun
Une recension de "Morale et justice sociale", de Denis Collin (Claude Rochet)
Non à l'ordre moral! Face aux nouveaux bien-pensants
Une critique d'un livre de Michel Crozier et Bruno Tillette: "Quand la France s'ouvrira"
Une critique du livre de Blandine Kriegel "Philosophie de la République", par Denis Collin.
Un commentaire de "La condition de l'homme moderne" par Denis Collin
Une étude de Denis Collin sur un texte de Cicéron sur la relation entre intérêt particulier et intérêt général

L'excellente revue "Perspectives Républicaines" Malhuereusement trop tôt disparue, mais les archives sont en ligne

Quelles capacités stratégiques pour les managers publics ? in "Le métier de gestionnaire public à l'aube de la gestion par les résultats", Presses de l'Université du Québec, sept 2008, diffusion réservée aux abonnés

Résumé : Le courant de la nouvelle gestion publique a voulu promouvoir un idéal-type de manager public éthiquement neutre, destiné à remplacer celui du bureaucrate wébérien. A rebours de cette neutralité axiologique, le nouveau contexte de la III° révolution industrielle, par les arbitrages qu'il suppose, impose au contraire un retour aux fondamentaux de la philosophie politique classique. La nécessité d'un retour du politique est soulignée, contre le positivisme et managérialisme dominants, par la nécessité de prendre des décisions publiques dans l'incertitude, ce requiert de nouveaux processus comme le débat public, des allers et retours entre la pratique et la délibération philosophique que nous résumons sous le label « d'arts pratiques », et une solide formation des managers où les humanités classiques doivent retrouver toute leur place.

Le legs de Machiavel au management public: le bien commun comme main invisible Revue Internationale des Sciences Administratives, Sept 2008

Le management public a été dominé par la quête de l'efficience et nous laisse sans réponse aux questions fondamentales de l'éthique. Cer article entend montrer que la pensée de Machiavel peut nous apporter une conception et des outils quant à la manière de gouverner une société qui sont 1) en ligne avec les plus récents apports de la recherché en évolutionnisme institutionnel, et 2) approprié à la prise de decision complexe. Le bien commun, concept central de la pensée de Machiavel, apparaît comme jouant le rôle d'une main invisible qui réduit les coputs de transaction, et la clef de voute d'une pensée sur la gestion des affaires publiques. Cette analyse est illustrée par une étude comparative de deux projets d'inffrastructure de traversée des Alpes: AlpTransit en Suisse et la liaison Lyon - Turin entre la France et l'Italie. On conclut sur une proposition de mise à jour du programme de recherche en management public permettant de conjuguer effectivité (légitimité des fins) et efficience dans la mise en oeuvre.

Pourquoi la gauche est-elle de droite et vice versa?

On ne tire pas sur les ambulances et notre propos n'est pas de dénoncer une nouvelle fois les turpitudes de « la gauche qui n'est plus de gauche » au nom d'une supposée gauche authentique, cette « gauche ethnique » qu'analyse François Gaudu dans ce numéro. La gauche a eu une certaine réalité, qui s'est construite au XIX° siècle par l'adhésion à la philosophie des Lumières et qui s'est traduite par le souci des lois sociales et de faire rayonner la Raison dans le monde entier, notamment par l'œuvre coloniale. Cette prétention est fort peu fondée sur la réalité puisque la plupart des lois sociales ont été votées, tant en France qu'en Angleterre par des gouvernements libéraux et conservateurs qui le firent tout simplement pour éviter les conflagrations sociales qui auraient ruiné la prospérité issue de la révolution industrielle. Ce sont les mouvements sociaux qui furent le moteur le plus actif du progrès social et ceux-ci furent souvent mieux entendus par des gouvernements de droite que de gauche. Quant aux turpitudes de la gauche politique, inutile d'en dresser la longue litanie, de l'abolition de la république le 10 juillet 1940, la complicité intellectuelle avec le fascisme, le déclenchement des guerres coloniales, l'impéritie dans la conduite des opérations militaires des deux guerres mondiales jusqu'à la folklorique et indécente gauche caviar, nouvelle oligarchie parasitaire portée au pouvoir par le mitterrandisme. (Paru dans Perspectives républicaines n°4)

L'ETAT ET LE BIEN COMMUN

    "Selon M. Fauroux, la messe serait dite : l’Etat s’étant à juste titre dépouillé de tous ses attributs de souveraineté au profit de l’Union européenne, sa modernisation se réduirait à l’amélioration du rapport qualité – prix des services qu’il rend aux citoyens. Le problème est, il est vrai, d’importance puisqu’avec la conversion au libéralisme de ses élites qui occupent tous les postes du pouvoir politique, économique et médiatique, la France se retrouve avec un Etat qui continue à lui coûter la moitié de son PIB en ayant abandonné sa fonction d’impulsion stratégique à des autorités non élues et supranationales et la régulation sociale au contrat entre acteurs privés."

ACTUALITÉ DU BIEN COMMUN

    "Nos sociétés ne souffrent pas d'une absence mais d'une prolifération de repères possibles, qui offrent à chacun la possibilité de se bâtir son propre cadre de référence. La crise actuelle est avant tout une crise de l'identité. En condamnant toute norme sociale comme a priori répressive, l'idéologie de mai 1968 a institutionnalisé le relativisme au nom de la tolérance. La multiplication, dans les affaires pénales, de cas de jeunes privés ainsi de tous repères structurants et développant des systèmes de valeurs criminels aux yeux de la loi mais normaux aux leurs, permet de s'interroger sur la pertinence de cette approche, qui a triomphé d'abord aux Etats-Unis puis en France, et en général dans les pays occidentaux après 1968."

    Ce texte donne une vision exhaustive de la question et balaye l'ensemble des références.

LE BIEN COMMUN FACE AU RELATIVISME

    "Nous vivons à l'ère des " fins " : fin de l'histoire, fin de la Nation, fin de la famille, fin du travail… Fin du débat aussi : quiconque s'oppose au PACS est immédiatement qualifié de fasciste ou d'intégriste. Tout commentaire critique sur la ratification du Traité d'Amsterdam par le Congrès le 18 janvier 1999, sans débat public et sans recours au referendum comme le requiert la Constitution, n'est qu'une preuve de plus d'esprit " ringard ". Face à des thèmes qui touchent aux fondements anthropologiques de notre société, tout débat est ramené à un pauvre " y a pas le choix ". Ce qui est en cause c'est la capacité d'une société à pouvoir débattre sur ce qui la fonde et sur ce qui est essentiel pour elle: son bien commun. Loin d'être " ringard ", le débat sur le bien commun connaît de nouvelles perspectives grâce à l'ouverture apportée par les nouvelles technologies de l'information."

    Ce texte est précisément centré sur l'opposition entre bien commun et relativisme

Non à l'euthanasie bureaucratique de l'Etat, paru, en deux articles, dans les numéros 1 et 2 de Perspectives Républicaines

C. ROCHET

L'UNION EUROPÉENNE CONTRE LE BIEN COMMUN

    "Le" déficit démocratique " de la construction européenne est aujourd'hui chose admise par les européistes les plus ardents, qui se proposent d'y remédier. La thèse défendue ici est que ce déficit est consubstantiel au dispositif de l'Union européenne, et que faire " plus de la même chose " en intensifiant la marche vers le fédéralisme ne peut qu'accroître son caractère non démocratique. Pour l'évaluer, on recourra à la notion de bien commun, qui, au cœur de notre conception républicaine, est la plus ancienne de la philosophie politique, et bénéficie de l'apport des sciences de la complexité ."

    Une analyse des fondamentaux de la construction européenne à la lumière du bien commun.

LES CRITIQUES:

  • Une critique de l'article, sur le site de MICONOS
  • Critique reçue de John Coultrap (auteur cité dans l'article)

    "Cher Monsieur,

    Merci de m'avoir signalé votre excellent article, que j'ai lu avec beaucoup d'intérêt. Vous construisez un argument fondé sur la théorie du bien commun pour critiquer la démarche actuelle vers une construction européenne fédérale. J'ai l'habitude de lire des articles anti-européens complètement dépourvus d'une base théorique, et ils sont généralement, de ce fait, facilement discutables. A contrario, je trouve le votre bien plus solide grâce au soin que vous prenez à définir les concepts de base et à en déduire vos conclusions.

    Néanmoins, s'il y a une chose (mineure) que je peux regretter, ce serait votre interprétation de la démocratie pluraliste (qui est, selon vous, une démocratie des lobbies, "soit une culture, totalement nord-américaine", p. 13). En effet, une grande part de la littérature sur la démocratie pluraliste concentre sur les différents "communautés" qui compose toute société (culturelle, religieuse, linguistique, et autres), et le conceptdoit beaucoup à l'expérience belge, hollandaise et suisse notamment. Idée autant européenne que nord américaine, voilà exactement pourquoi j'ai essayé de l'appliquer à l'UE.

    Bien sincèrement à vous,

    John COULTRAP"

  • Critique de David Simard , directeur de la revue Res Publica:

    "Cher Monsieur Rochet,

    Je vous trouve bien sévère avec Hegel. Nul doute que certains ont pu en faire une lecture relativiste. Toutefois, Hegel est loin, très loin, d'être un relativiste. Certes, sa philosophie consite à dire que les différentes cultures ne sont pas éternelles, qu'elles naissent et qu'elles meurent.

    Toutefois, pour reprendre ses termes, il y a une unité de l'être et du néant, appelée devenir. Ceci signifie que si les cultures meurent, elles ne sont pas reléguées dans le pur non-être, mais sont au contraire un moment de l'être, qui a le néant en lui-même, non comme une chose séparée qu'il aurait "avalée", mais en tant que le néant est l'être lui-même (l'être a son négatif en lui comme lui-même). Appliqué à l'histoire et aux cultures-civilisations, ceci ne relativise pas lesdites cultures, mais les érige au rang de moments de l'être (en loccurence, ce que Hegel appelle l'esprit). Or, cet esprit (appelé "esprit du monde" dans "La Raison dans l'histoire") est l'absolu (le strict contraire du relatif), c'est-à-dire ce qui ne dépend de rien d'autre que lui-même, ce qui n'a pas de liens à autre chose, car tous les liens sont en lui-même : il est la totalité des liens. Par conséquent, les cultures sont toutes des moments de l'absolu.

    Dès lors, ce qui habite ces cultures est la nécessité. C'est par nécessité (la nécessité du concept de l'esprit, de l'être, de l'absolu) que ces cultures sont, ont été, seront. Nécessité qui se déploie selon un cheminement décrit dans la "Science de la logique", et déploiement nécessaire qui est appelé "processus". Telle est, du moins, la pensée (idéaliste) de Hegel, qui n'est donc pas un relativiste. C'est pourquoi, du moins sur ce point précis, ce n'est pas Hegel qu'il faut incriminer, mais ceux qui en ont fait une lecture relativiste, ou qui s'en sont servi à des fins relativistes."

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Articles de Roland Hureaux

Essayiste,Roland HUREAUX nous livre ici quelques thèmes de réflexion sur des questions d'actualité.

FAUT-IL ENCORE DECENTRALISER ? La décentralisation contre le libéralisme.
Peu de débats apparaissent en France aussi biaisés par des stéréotypes d’un autre âge que celui de la décentralisation.
L‘effet principal de la Révolution française aura été moins de nous laisser un héritage centraliste , dit jacobin, que d’enfermer la question de l’équilibre des pouvoirs entre le centre et la périphérie dans des schémas simplistes, largement obsolètes aujourd’hui et qui paralysent la réflexion.

Défendre l'école! Rien n’est plus révélateur de l’état de déréliction atteint par une certaine droite que l’approbation qu’y rencontrent les rodomontades scandaleuses de Claude Allègre à l’encontre du corps enseignant . Parce qu’il veut tout casser , on le croit libéral. L’Education nationale est peut-être un mammouth analogue à la bureaucratie soviétique d’antan . Avec Allègre , voici le FMI ! Il n’y aura plus de mammouth peut-être , mais à coup sûr un champ de ruines.

    La culture générale, remède à la pensée unique: L’impérialisme de la pensée unique , qui non seulement mine la démocratie mais même , comme l’ont montré les événements récents dans les Balkans, menace la paix , a une clef , c’est l’idéologie. Des simplifications abusives , un sens de l’histoire , généralement fondé sur l’abolition des différences et le brouillage des repères, une modernité terroriste qui refuse le débat , l’idée qu’il y a ceux qui savent et ceux qui ne savent pas, les seconds n’ayant pas droit à la parole et en conséquence le refus de la démocratie, une vision de la politique fondée sur les grandes idées, apparemment généreuses, et non sur les intérêts des peuples , et donc une logique que personne n’arrête , tout cela correspond à la descriptionclassique de l’idéologie .

    L’IDEOLOGIE LIBERTAIRE OU LA GUERRE FAITE AU REEL: Il arrivait , au temps de l’ex-URSS, que des fuites nous révèlent tel rapport du comité central décrivant sans concessions l’état accablant de l’agriculture soviétique . Que proposaient ces rapports ? De retourner à la propriété privée ? Jamais . La conclusion était généralement qu’il fallait, pour remédier aux maux engendrés par la bureaucratisation , encore plus de contrôle d’Etat, des sanctions plus lourdes , davantage encore de bureaucratie. Pour les idéologues qui ne connaissent que la fuite en avant , l’idéologie se guérit par l’idéologie.

    L'idéologie contre les sciences humaines: Que dans le projet totalitaire à caractère idéologique , l’homme, défini comme sujet par la philosophie classique , se prenne lui même pour objet , même si le projet est animé de l’excellente intention d’améliorer la nature humaine ou la société , constitue à soi seul un danger . Que l’homme cherche à faire usage d’un savoir pour en faire une application technique à lui-même implique le risque d’oublier l’impératif kantien selon lequel l’homme ne saurait être considéré comme un moyen mais comme une fin . Mais , à partir du moment où l’idéologie pose que les uns disposent du savoir et les autres pas , un risque encore plus grand est que certains hommes soient sujets et d’autres objets. Longtemps préservée par la forte déontologie du serment d’Hippocrate, la médecine elle-même , science de l’homme à vocation pratique s’il en est , se heurte aujourd’hui , à mesure que progresse la connaissance du vivant , à la difficulté de définir une bioéthique .