LIDEOLOGIE LIBERTAIRE OU LA GUERRE FAITE AU REEL
Il arrivait , au temps de lex-URSS, que des fuites nous révèlent tel rapport du comité central décrivant sans concessions létat accablant de lagriculture soviétique . Que proposaient ces rapports ? De retourner à la propriété privée ? Jamais . La conclusion était généralement quil fallait, pour remédier aux maux engendrés par la bureaucratisation , encore plus de contrôle dEtat, des sanctions plus lourdes , davantage encore de bureaucratie. Pour les idéologues qui ne connaissent que la fuite en avant , lidéologie se guérit par lidéologie.
Cest un peu la même logique qui anime Irène Théry dans son étude sur le Pacs publiée par la revue Esprit et destinée en principe à fait le bilan de la loi qui vient dêtre votée en France (1). Elle aussi part dun constat lucide :
" Le premier effet du Pacs, on le sait déjà, est de brouiller des repères aussi fondamentaux que la liberté ou lengagement , et de diluer des catégories juridiques aussi centrales que le droit des personnes et le droit des contrats . Introduisant , au nom de légalité , un principe de hiérarchie des couples , disqualifiant lunion libre , inventant à côté du mariage lunion purement matérialiste , instituant la rupture unilatérale , le Pacs aura plongé dans lincertitude lensemble des couples hétérosexuels , sans jamais affronter la question jugée trop explosive du droit des couples homosexuels à une véritable union instituée " (2).
Et lauteur de reprendre un peu plus loin à son compte les propos du juriste Alain Supiot " Loin dencourager la solidarité là où elle nexiste pas, cette loi contribuera à la saper là où elle existe encore " (3).
Mais ces propos ne doivent pas nous abuser sur lorientation générale de létude : lauteur ne pense pas que le Pacs est en trop mais quil ne va pas assez loin ; elle propose que la prochaine étape soit linstitution dun véritable mariage homosexuel.
La première partie analyse ce quIrène Théry appelle les paradoxes du Pacs : il introduit dans la loi les couples de même sexe (in extremis dit-elle) , mais sans offrir plus aux homosexuels quune union de seconde zone et au préjudice de lunion libre , qui perdrait tous ses avantages légaux si elle ne se concrétise pas par un Pacs.
La seconde partie prolonge lanalyse en renvoyant dos à dos deux attitudes posées comme symétriques et antithétiques : dun côté , celle des partisans de lunion hétérosexuelle exclusive , cest à dire du mariage traditionnel , qualifiés d" organicistes " , dont les psychanalystes offriraient une version rénovée , de lautre côté , les militants homosexuels extrémistes , dits " identitaristes" qui considèrent lexistence même du mariage hétérosexuel comme une injure à leur égard . Les uns et les autres confondraient " le sexuel et le sexué " , les uns parce quils posent un modèle unique dunion fondée sur la différence sexuelle , les autres parce quils conçoivent ce type dunion fondée sur la différence des sexes comme implicitement normatif en matière de sexualité et donc oppressif à leur égard. Cest pourquoi les deux camps revendiquent un modèle unique : le mariage hétérosexuel pour les premiers, un mariage " universel " ne conférant aucun privilège et ne reconnaissant aucune spécificité au couple hétérosexuel pour les seconds.
Face à ces modèles uniques , lauteur propose une pluralité de modèles familiaux et parentaux, qui serait conforme à lesprit dune société démocratique et où coexisteraient: mariage et union libre, filiation charnelle et filiation adoptive, parents unis et parents désunis et donc où pourraient coexister, offerts au libre choix des individus, le mariage homosexuel et le mariage hétérosexuel, chacun avec sa spécificité mais sans hiérarchie. Cette pluralité , dont curieusement lauteur déclare quelle na rien à voir avec le " chacun fait ce quil veut " de lidéologie individualiste , serait cependant assez largement institutionnalisée(4).
On aura compris que sous couvert dun " centrisme " de bon aloi , renvoyant dos à dos " organicistes " et " identitaristes " , larticle est en réalité une nouvelle charge contre la conception classique , en vigueur depuis plusieurs millénaires , et qui considère naïvement qu il faut un homme et une femme pour fonder une famille.
Que représentent en effet les deux groupes ainsi renvoyés dos à dos dans une symétrie en trompe loeil ? Les identitaristes sont une minorité activiste de la minorité militante du groupe homosexuel , lui-même très minoritaire dans notre société : au total , peut-être quelques milliers de personnes . Les autres : une bonne partie de la population française . Tous les sondages sur le Pacs ont en effet montré quenviron la moitié de la population lui était hostile, quelques fois un peu plus, quelques fois un peu moins. Un exploit au regard de la quasi-unanimité de lestablishment médiatique en sa faveur . Quand il y a sur un sujet donné , ce qui arrive de plus en plus souvent - en ce temps non point de pluralisme démocratique comme limagine Irène Théry mais de " pensée unique " - , ce genre de pression univoque de tout ce qui forme et informe , et qu une moitié des opinions demeure néanmoins défavorable , cest le signe dune forte résistance populaire , probablement celle de la partie la plus éclairée du peuple, celle qui ne sen laisse pas conter par Elle ou les Guignols de lInfo . 20 000 maires sur 36 000 - ils auraient été beaucoup plus nombreux si le parti socialiste navait à temps fait circuler la consigne de ne pas signer la pétition hostile au Pacs - , voilà ce que pèsent les " organicistes ". Le nombre , dira-t-on, ne fait rien à laffaire . Certes mais pas pour le sociologue habitué à compter et encore moins pour celui qui croit que " les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ".
On ne saurait passer sur les propos inacceptables tenus par la sociologue sur la " manifestation anti-Pacs qui aurait , dit-elle, marqué un extrême dans lexpression de la conflictualité " (5). Dans la même veine, il est question un peu plus loin de la " violence des affrontements " . Quelles violences ? Il est vrai que la manifestation anti-Pacs du 30 janvier 1999 fut, signe des temps, la plus nombreuse de ces dernières années. Y a-t-on vu une seule banderole irrespectueuse de la personne des homosexuels ? Des spectateurs ont pu , sans quil leur arrive rien, traiter de " fascistes " les manifestants anti-Pacs , linanité de leur propos apparaissant au moment même de son énonciation : qui se serait risqué à injurier sur leur passage les chemises noires ? Et qui même ose insulter les manifestants de la Gay Pride , dont il y aurait beaucoup à dire sur la violence symbolique extraordinaire quelle représente pour une partie de la population :non seulement celle quaniment des convictions religieuses , quelles soient chrétiennes , juives ou musulmanes , mais aussi pour de beaucoup de laïques attachés à ce que Jules Ferry appelait " cette bonne et antique morale que nous avons reçue de nos pères et que nous nous honorons de suivre sans nous mettre en peine den discuter les bases philosophiques " (6) .
Lauteur regrette " que se soit imposé au plan politico-médiatique la confusion pro-homosexuels - pro-Pacs " (7). Mais à qui la faute ? " L opposition homophiles / homophobes (nest) pas lexpression de fond des enjeux politiques " dit-elle encore . Mais de quelle opposition parle-t-elle ? Qui est à lorigine de lamalgame entre anti-Pacs et homophobes , sinon le lobby décidé à imposer le Pacs contre lopinion populaire et qui a demblée crié de manière hystérique à lhomophobie à chaque critique du projet , fut elle de gauche ? . Presque tous les journaux ont parlé sans vergogne de la pétition des " maires homophobes ". Y a-t-il pourtant dans le texte de la pétition , texte mesuré et digne, le moindre indice de ce quon appelle lhomophobie ? Un parlementaire homosexuel aurait participé à la manifestation anti-Pacs, ce qui soit dit en passant a donné lieu à une scandaleuse menace d "outing " heureusement rejetée par la communauté homosexuelle. Bravo à ce parlementaire ! Cela prouve quil existe encore, dans notre époque simplificatrice et envahie par la subjectivité , des hommes publics capables de traiter de lintérêt général en faisant abstraction de leurs problèmes intimes , comme Louis XIV pouvait défendre linstitution du mariage tout en ayant des maîtresses (8).
On peut dire au total quil sest rarement trouvé des causes défendues de manière aussi courtoise que celle des adversaires du Pacs : les discours de Christine Boutin contiennent-ils une seule attaque que les homosexuels puissent ressentir comme une injure ? Ce fut peut-être la faiblesse des défenseurs de la famille que davoir été trop bien élevés , trop " bcbg ". Cest pour éviter tout débordement quils ont hésité à enrôler sous leur bannières les jeunes beurs de nos banlieues , qui sur le fond ne pensent pas autrement queux et lauraient sans doute exprimé avec plus de vigueur !
Même caricature disqualifiante pour décrire ce que lauteur appelle la philosophie organiciste , un terme qui désigne dhabitude les pensées réactionnaires selon lesquelles tout homme est nécessairement pris dans des liens organiques, généralement hiérarchiques et qui ne convient guère aux partisans du mariage républicain et même religieux fondé sur un contrat librement consenti passé entre deux adultes responsables (9).
Que la philosophie des défenseurs du mariage ait quelques fondements dans lordre naturel est quand-même à demi-avoué dans des constats comme celui-ci : " Notre espèce nétant pas hermaphrodite , si toutes les sociétés humaines se préoccupent du masculin et du féminin , cest bien à cause de lexpérience de lasymétrie des corps sur laquelle repose la reproduction biologique. (...) Comment ny aurait-il aucun rapport entre les interdits sexuels que se donne une société (à commencer par linceste) , la façon dont elle construit les familles en les instituant dans lordre symbolique de la parenté , et linstitution de la différence des sexes ? "(10).
La tentation " organiciste " commence , dit lauteur, quand on reconnaît que " les fictions symboliques qui inscrivent dans la signification , la copulation et la reproduction, ne faisaient que reconnaître un ordre naturel préexistant " (11). Sagit-il entièrement dune fiction ? Qui leut cru au vu des affirmations précédentes ?
Continuant à caricaturer les partisans du mariage , fut-il républicain , lauteur poursuit : " Comment prendre au sérieux une pensée qui ne sait que renvoyer les concubins à limmoralité , les mariés à la procréation , et les homosexuels dans les backrooms ? " (12) . Qui a dit cela et quand ? Mystère . La position " organiciste " est ainsi assimilée , de manière désormais classique , à lordre moral (concept repoussoir qui commence à suser , dont ceux qui le brandissent dès quil est question de morale tout court feraient bien de préciser une fois pour toutes sil consiste selon eux simplement à ce que la loi donne des repères - auquel cas nous sommes pour - , ou à ce que les gendarmes soient requis de mette en oeuvre la morale , ce que personne nenvisage bien évidemment ) .
Dans la même veine , la théorie du mariage classique est présentée comme intrinsèquement liée à linégalité des sexes et au refus du plaisir . Pourquoi pas à lexcision et à la bastonnade ? Lauteur dénonce " un ordre moral matrimonial , qui nadmet la sexualité que dans le cadre du mariage (voire seulement pour la procréation) et condamne (avec une double morale pour les hommes et les femmes) toute sexualité extramatrimoniale " (13). Il est même dit un peu plus loin que le modèle organiciste ( fondé sur lunion de lhomme et de la femme et comme elle le dit elle même " sur lunité par la complémentarité " !) " sépare absolument ...le féminin et le masculin " (14), que lautre sexe est ,dans cette perspective, "l autre absolu "(15) . Comme le dit Irène Théry mais évidemment dans un sens différent : " Il y aurait beaucoup à dire sur ce paquet délirant de fantasmes qui dessine peu à peu la figure du monstre " (16).
Le grand argument de ce qui se veut une démonstration est que les pensées tant " organiciste " qu" identitariste ", ne séparent pas " le sexuel du sexué " .
Lauteur se fonde sur la veille idée , matrice de tant didéologies , que lordre sexué, celui qui distingue le masculin du féminin, comme ordre symbolique , se constitue selon une logique propre indépendante de lordre naturel et varie donc selon les sociétés.
Vieille question du bac-philo , celle du rapport de la nature et de la culture ( du social ou du symbolique) . Une question que lon croyait depuis longtemps tranchée dans le sens dune réponse nuancée : lordre symbolique nest pas complètement déterminé par lordre naturel , la nature humaine se distinguant de celle des animaux par sa considérable plasticité par rapport aux déterminations naturelles, mais il nen est pas non plus complètement arbitraire par rapport à celles-ci . Depuis la fin des extravagances de Mitchourine et Lyssenko, personne ne doute plus quil y a une nature biologique de lhomme dont lévolution est si lente quelle fut négligeable au cours des 35000 dernières années . La redécouverte de ce quEdgar Morin appelle le " paradigme perdu "(17) , la nature humaine, se trouve au coeur de lère post-marxiste qui est la notre . Il y a des déterminations naturelles incontournables : il faut entre 15 et 20 ans et non 6 mois pour faire dun petit dhomme un adulte et il vaut mieux que cela se passe au sein dun couple stable où les fonctions paternelle et maternelle sont clairement identifiées . Il vaut mieux , cela ne veut pas dire que cest biologiquement obligatoire : Lucien Malson nous a décrit les enfants sauvages , éduqués par des louves ou autres animaux (18), mais ce nest pas le mieux qui ait pu leur arriver ! Dans lordre affectif et culturel , beaucoup de situations sont possibles, y compris les enfants battus par des parents ivrognes , mais tout nest pas équivalent . Quand le rapport Dekeuwer-Desfossés rappelle opportunément que 82% des enfants vivent encore entourés par leur père et mère propres , le relativisme auquel se réfère Irène Théry se trouve lui-même relativisé.
Sil y a des déterminations naturelles, elles laissent place cependant à une certaine flexibilité : tout vêtement nest pas également seyant sur le corps nu de lhomme ou de la femme mais le choix des couleurs et jusquà un certain point des formes demeure .
Signe que lordre symbolique, malgré sa plasticité , ne peut pas tout , linterdit de linceste a frappé les ethnologues par son universalité , même sil revêt des formes variées . Les cultures semblent même se construire sur une combinatoire déléments en nombre limité , réglées par les mêmes " lois de structure " : pour Lévi-Strauss , on pourrait, sur un certain nombre de thèmes, dresser une sorte de tableau de Mendeléiev des configurations possibles des cultures humaines (19).
Cest pourquoi rappeler des évidences comme le fait que " le masculin et le féminin sont variables selon les cultures " (20) ne saurait conduire à récuser toute contrainte biologique ou à disqualifier sommairement une pensée pour laquelle la raison biologique (tant micro-économique : celle qui préside à lenfantement et au bon développement des individus singuliers , que macro-économique: celle qui garantit la perpétuation des sociétés) demeure déterminante en dernière instance. En bref , lordre culturel permet beaucoup de choses mais pas nimporte quoi . Un peu comme les molécules dADN peuvent se combiner de manières très variée sans que toutes les combinaisons soient pour autant viables.
En promouvant la séparation du sexuel et du sexué , Irène Théry veut refonder le mariage , tant hétérosexuel quhomosexuel - puisque elle veut instaurer celui-ci au sens plein du terme avec les mêmes droits et les mêmes obligations que lautre , y compris, semble-t-il , le droit délever des enfants - , sur la symbolique du masculin-féminin, déconnectée de la sexualité effective. Puisque cet ordre symbolique est une réalité, il est normal , selon elle, que les couples homme-homme (et femme-femme) dun côté, le couple homme-femme de lautre puissent recevoir , sils le souhaitent , une reconnaissance institutionnelle , également légitime mais différenciée en raison de la " couleur " symbolique différente de ces combinaisons .
Mais est-il sûr que lauteur soit prêt à pousser à son terme la logique ainsi introduite ? Si le sexué peut être , dans le droit civil, déconnecté de la sexualité, à quoi rime encore linterdit de linceste ? Pourquoi traiter différemment le frère et la soeur vivant sous le même toit du mari et de la femme , du concubin et de la concubine, deux frères ou un père et son fils de deux homosexuels ? Linterdit de linceste, charnière fondamentale de lordre naturel et de lordre symbolique refait ainsi surface , révélateur incontournable de toutes les apories . Allons plus loin : si on admet que la vie commune de deux frères peut être consacrée par la loi , pourquoi pas celle de trois ou quatre ? Et pourquoi pas trois ou quatre "amis " ? Ou un pacha et son harem ? Il vaut généralement mieux être deux pour faire lamour, mais pour simplement vivre ensemble , ce nest pas vraiment nécessaire .Et poursuivons le raisonnement ; si les avantages fiscaux et sociaux, qui sont le noyau dur du Pacs, sont étendus comme cela fut envisagé puis écarté aux fratries de deux ou plusieurs membres , pourquoi priver de ces avantages les solitaires qui , au nombre de plusieurs millions, sont déjà les parias affectifs de notre société . On sait bien que dans notre société dure , on ne prête quaux riches, mais est-il nécessaire que la loi redouble le malheur , généralement involontaire, de la solitude ?
On comprend en tous cas que Irène Théry ne soit pas satisfaite de la loi actuelle sur le Pacs quelle qualifie avec raison d" objet juridique non identifié " (21) . Cote mal taillée en effet , elle offre un cadre légal (assorti de quelques avantages pécuniaires non négligeables ) au concubinage homo ou hétérosexuel . Mais en interdisant détendre lavantage aux fratries, la loi retrouve , on se demande pourquoi , la barrière de linceste . Et donc, quoi quen dise lauteur , le Pacs, bien plus que le mariage traditionnel, conjoint strictement le " sexué " (en tous les cas linstitution) et le sexuel . Que les avantages du Pacs soient interdits aux fratries (ou aux couples père/ fille, mère/ fils, mère/fille etc.) a certes , on le sait, un motif bassement fiscal : il y a plusieurs millions de personnes vivant en France dans des communautés de fait fondées sur le lien du sang et seulement quelques dizaines de milliers de couples homosexuels assez stables pour prétendre au Pacs . Bien loin de toute considération sur lordre symbolique du sexué , étendre le Pacs aux fratries ou assimilées eut coûté quelques dizaines de milliards à lEtat au lieu de quelques milliards seulement si seuls les homosexuels y ont droit . Cest là que se situe lignominie du Pacs dans son état actuel : le vieil homme riche qui recueille un parent désargenté naura pas droit au quotient familial mais sil se met en ménage avec un jeune homme , il y aura droit. Mais cest là aussi que se situe son impudeur : sans que cela soit dit explicitement , le vrai Pacs suppose le lien de la chair . Encore un peu et linspecteur des impôts eut été requis de tenir la chandelle dans les alcôves pour vérifier la réalité du Pacs ! Le mariage traditionnel , qui après tout laissait la possibilité du mariage blanc ou de la continence librement consentie des époux , sans que le législateur aille y regarder de près , distinguait bien davantage le sexué du sexuel , pour parler le jargon dIrène Théry . Il est vrai que , bien plus que le rapport sexuel lui-même, lessence en était lengagement au soutien réciproque et à la stabilité , un engagement suffisamment contraignant pour limiter la triche et qui fait largement défaut au Pacs (22).
Même si le droit du mariage classique sapplique aussi aux couples qui nont pas encore denfants , nen ont plus , ne peuvent ou ne veulent en avoir , il va de soi que ce droit est dabord fondé sur la nécessité dordonner la filiation ( pater is est quam nuptiae demonstrant), non seulement pour la déterminer mais pour offrir un cadre stable au développement de lenfant (23). Si par hypothèse la sexualité et la filiation navaient rien à voir ensemble , linstitution civile ou religieuse du mariage naurait aucun fondement anthropologique . Pour la première fois , avec la Pacs, la sexualité entre dans le droit en tant que telle . " De la sexualité , ni le droit , ni le public nont à soccuper " (24) dit Irène Théry avec juste raison . Or cest précisément ce que fait le Pacs - et ce quelle propose de faire à la place ne suivrait pas une logique différente. Dire , selon une expression en vogue , dont la fausse élégance cache mal le ridicule, quil " met leurs échanges (ceux des homosexuels) en civilité " ny change rien . Cest pour cela que cette loi est inacceptable pour un vrai libéral.
Même si le cadre juridique du Pacs nest pas ouvertement réservé aux seuls homosexuels , le Pacs institutionnalise , pour la première fois dans notre droit , une forme de sexualité. Ce faisant comme le débat qui la précédé, loin de banaliser lhomosexualité , il en souligne à grands traits la nature spécifique. " Ne serait-il pas temps de sinterroger sur un débat politique qui oblige chacun à se définir sexuellement comme ceci ou comme cela ? " dit Irène Théry (25). On ne saurait mieux dire . Il est sans doute hasardeux de suivre Michel Foucault pour qui les notions mêmes d "homosexulité et dhétérosexualité " ont été forgées au XIXe siècle (26). Mais on ne saurait faire comme si les rigueurs victoriennes dataient dhier et non davant-hier : tout le monde sait que nous en sommes sortis depuis au moins une génération. Cest durant cette génération que le comportement homosexuel a sans doute connu son âge dor : il était toléré , sans que quiconque attache une importance exagérée à sa singularité , avec , comme chaque fois quon a affaire à une vraie tolérance, un sentiment dindifférence . Din-différence . Or ne nous y trompons pas . Le rejet de lhomophobie au cours du débat sur le Pacs évoqué par Irène Théry fut davantage celui des media que de lopinion Celle-ci a , au contraire, été rendue par le débat plus attentive à la question . Elle est sortie , littéralement , de son indifférence pour regarder de beaucoup plus près la différence homosexuelle. Cest pourquoi il nest pas du tout certain que ce débat ait, comme elle le croit, accru la tolérance . Il en a , au contraire, exaspéré plus dun . Beaucoup ont découvert à cette occasion lexistence dun " pouvoir gay " qu ils ne soupçonnaient pas. Un de nos grands intellectuels , qui ne souhaite pas être cité par crainte des représailles (!) , nous disait que " quand une minorité revendique bruyamment légalité des droits, cest quelle est déjà privilégiée " . Que 50 000 " pacsables " aient occupé plus de place dans le débat public que 5 millions de chômeurs est tout un symbole. Quand Irène Théry évoque lopinion d "identitaristes " pour qui lhomophobie doit être un délit mais lhétérophobie pas , tout est dit . Il est vraisemblable que face au pouvoir " gay " , qui a ainsi eu loccasion de manifester sa force , sorganisera un contre-pouvoir , distinct des réseaux anti-Pacs qui est, quoi quon dise, rarement homophobe , dautant plus dangereux que , contraint au silence par lidéologie dominante, il demeurera occulte , comme le fut autrefois la résistance maçonnique aux Eglises. Il nest pas exclu que nous soyons entrés dans une spirale analogue à celle que connaissent les Etats-Unis : la montée des discriminations , causée en partie par laffirmation dune différence homosexuelle, entraîne le renforcement de la législation contre les discriminations ou les injures liées aux inclinations sexuelles (alors quaucune législation ne protège par exemple les mères de famille nombreuses contre les insultes pourtant fréquentes dont elles sont lobjet) , voire des quotas de recrutement et pourquoi pas une inscription de lorientation sexuelle sur les cartes didentité !
La législation sur le Pacs , et a fortiori le prolongement quIrène Théry voudrait lui donner , a ceci de particulier que , comme toutes les idéologies , absolument toutes, elle aura leffet inverse du but quelles sassignent : non point la fin mais le début de la discrimination des homosexuels. Lidéologie , logique folle incapable de sinterrompre delle-même , ne connaît que la fuite en avant vers des situations toujours plus absurdes.
La volonté de donner un statut officiel, quel quil soit , à lhomosexualité a dautres caractères idéologiques , au sens quHannah Arendt donne à ce mot . La volonté de brouiller les repères, justement soulignée par Irène Théry , lidée dun sens de lhistoire mû par des minorités agissantes et qui précipite dans les ténèbres de la réaction et de la ringardise ceux qui sy opposent . Mais il revêt un caractère idéologue encore plus fondamental : cest le procès fait au réel .
Un procès qui sexprime par la thématique de la dissociation radicale du sexué et du sexuel , dont on a vu le apories mais qui sen prend aussi à la psychanalyse elle-même véritable cible de cet article , censée revêtir les habits neufs de la pensée organiciste. " Parce quelle ne se réclame pas de lordre moral et religieux mais du savoir psy , parce quelle met au centre de largumentation la question de la différence des sexes (...) , son audience va bien au-delà du seul courant familialiste intégriste " (27) . Une manière de présenter les choses qui élude la question de savoir si le " savoir psy " et les traditions morales et religieuses ne se rejoignent pas tout simplement parce quelles se réfèrent aux mêmes réalités anthropologiques. Du fait quelle se fonde presque entièrement sur linterdit de linceste , au travers de lanalyse de la maturation par le triangle oedipien, la tradition freudienne , tout en prônant plus que quiconque lautonomie de lunivers symbolique, na jamais coupé les ponts avec le réel . Cest sans doute ce quon lui reproche.
Parce quil est non seulement un psychanalyste talentueux mais encore prêtre , Tony Anatrella est la cible privilégiée de ces attaques déréalisantes : Irène Théry na sûrement jamais lu les Trois essais sur la sexualité (28) . Elle saurait que ce quelle reproche à Anatrella vient tout droit de Freud. . Cest le cas en particulier de lidée que lhomosexualité est une sexualité restée au stade infantile , non pleinement détachée de linceste , produit dun Oedipe mal résolu . Anatrella ajoute que " limpuissance et linfécondité dont elle témoignent ne peuvent être source le lien social " (29). On ne sera pas étonné que ces affirmations déchaînent la colère de notre auteur : " Comment ne pas voir quen faisant de lhomosexualité une sexualité infantile , il désigne indirectement tout homosexuels comme un pédophile en puissance ? "(30) . Toutes les affirmations dAnatrella, qui sont , répétons-le , lopinion de presque toute la communauté psychanalytique, se trouvent , non point discutées quant au fond mais récusées comme autant de fantasmes. Au nom de quoi ? On pardonnera facilement à Mme Théry de nêtre pas psychanalyste et de sembler ignorer le soubassement freudien des thèses quelle critique . On lui pardonnera plus difficilement de nêtre pas sociologue . Nous nous garderons bien de dire si les propositions dAnatrella sont vraies ou fausses , parce que nous ne le savons pas . Mais pour tout vrai esprit scientifique , la seule question devrait être celle-là . Le débat nira pas loin si on se contente de récuser le savoir psy comme une nouvelle version de lintégrisme . Ce qui nous intéresse, cest le réel : est-il vrai ou non que les liens homosexuels sont plus instables que les liens hétérosexuels ( mariage ou concubinage) et donc peu fondateurs de lien social ? Si tel est le cas , on comprendrait que le mariage homosexuel , assorti dautant de droits et de devoirs que lordinaire , que prône Irène Théry, soit promis à un faible succès . Des sociologues sont là pour faire des enquêtes, des statistiques et nous dire qui a raison ou tort. Mais perdue dans les brumes de lidéologie, Irène Théry semble avoir oublié quil existe une science sociologique dont le travail est précisément de démêler, à partir denquêtes de terrain , le vrai du faux.
De même on ne saurait dire comme elle le fait que " le fantasme de lautre est de les croire englués dans le magma incestueux "(31) : les hétérosexuels le diraient des homosexuels et vice versa , donc tout est relatif . On na guère entendu des homosexuels le dire des hétérosexuels et ce genre de proposition est peut-être moins facile à vérifier que le degré de stabilité ou de socialisation des uns et des autres . Il nest pas dit pourtant quelle soit entièrement du domaine de la subjectivité et du fantasme.
Contre la réalité , lauteur ne craint pas dinvoquer la démocratie elle-même. Les partisans de la famille hétérosexuelle ne laccepteraient pas : " Comment supporter que la société démocratique sauto-institue ? Il ny a pas de liberté , pas dauto-institution dans la pensée organiciste . La " réalité " dicte sa loi " (32). Quelle insupportable prétention en effet que de vouloir que la démocratie tienne compte de la réalité ! Outre la nouvelle caricature de cette option dite organiciste , dont les partisans ne disent sûrement pas quil ny a quune option mais simplement que toutes ne sont pas également bonnes, on rappellera la folie quil y aurait à soutenir que la démocratie serait le droit de faire fi du réel . Le droit peut-être si le peuple le veut . Mais à quel prix ? Quand on a le bonheur dêtre le conseiller du prince , ce nest pas pour lui dire ce quil a le droit de faire , quil ne sait que trop , mais ce quil est bon quil fasse . On se rappelle ce quont payé les régimes , au demeurant fort peu démocratiques, qui ont voulu mettre entre parenthèses le marché ou la propriété , autres réalités naturelles . Aujourdhui chacun sait , le gouvernement Jospin autant quun autre , quen matière économique, on ne fait pas nimporte quoi .On sexpose à ce quil est convenu dappeler le " retour du réel " , devenu très rapide du fait de louverture des marchés financiers . Pourquoi ny aurait-il pas aussi un retour du réel en matière de droit de la famille ? Le dernier rapport du Comité déducation à la Santé (33) livre des informations intéressantes à cet égard , passées curieusement à travers les mailles du politiquement correct . La seule corrélation découverte par les sociologues du comité , qui eux ont fait une véritable recherche , avec les différents troubles de la santé des jeunes de 15 à 25 ans : toxicomanie, alcoolisme, dépression, suicide , se trouve être, non point le milieu social, mais la situation des parents : tous ces fléaux presque absents de familles originelles , sont nettement plus répandus dans les familles monoparentales ou recomposées. Mais de cette réalité non plus , Irène Théry n a cure , elle qui conteste " le poids de cette idéologie de l intérêt de lenfant qui permet dutiliser tous les pseudo-savoirs sur le développement infantile comme la nouvelle référence à la nature et à sa vérité " (34) (...) " Ce nest pas sur le terrain miné du " bon pour lenfant " que lon peut , en démocratie , accepter de traiter la question des droits "(35) . Des affirmations assénées sans le moindre commencement de justification. Ignore-t-elle que les droits des uns sont nécessairement les devoirs des autres ? Et pourquoi parle-t-elle de " pseudo-savoir " ? On aimerait là aussi quen établissant par exemple la relation entre délinquance et stabilité familiale (question taboue pour laquelle Evelyne Sullerot elle-même sest vu refuser laccès aux sources du ministère de la Justice pour tenter dy répondre , les conclusions risquant de ne pas être ce quil faudrait) . Pourquoi terrain miné ? Sinon que le réel est en soi un terrain miné . A moins quil faille lire qu en démocratie, les enfants , comme les hilotes de Sparte , nont pas de droits .
Le retour du réel en matière familiale , cest aussi , sujet encore plus tabou, la crise démographique : la population de lEurope aura diminué des trois quart en 2100 et , si comme il semble , les autres continents suivent à leur tour le mouvement, lespèce humaine na plus quenviron un demi-millénaire au maximum devant elle (36) . Voilà ce que nous promet la " séparation du sexué et du sexuel " , ou la pluralité de modèles familiaux. Autrement dit , lhomo sapiens libertarius est une espèce en voie de disparition, comme les dinosaures à la fin du crétacé . Dure vérité quheureusement quelques esprits libres osent aujourdhui regarder en face.
Disant cela , nous ne récusons nullement, faut-il le préciser, la démocratie, qui ne se confond pas pour nous avec lidéologie . Dabord parce que le principe de réalité ne se dévoile pas nécessairement comme un savoir achevé . La recherche du bien de la Cité passe par des tâtonnements, léchange de points de vue contradictoires et donc un débat démocratique. Ensuite parce que la vraie démocratie est sans doute le meilleur antidote qui soit à lidéologie . Cest pourquoi les idéologues sont toujours tentés de la manipuler , par la pression médiatique, les sondages arrangés, le chantage , car ils savent quils ne trouveront guère de soutien dans le bon sens populaire . Sil est vrai que la société démocratique sauto-institue, on ne sache pas quaucun partisan du Pacs ou du mariage homosexuel ait proposé que les projets de loi tendant à les instituer soient soumis à référendum. Les députés socialistes qui détalèrent lors du premier vote sur le sujet savaient bien ce que pensait vraiment leur électorat à ce sujet.
Que lidéologie soit un délire , le peuple est généralement le premier à sen apercevoir. Mais il est rare que des idéologues récusent le réel avec la même franchise quIrène Théry , une franchise qui témoigne , malgré une rhétorique très branchée , dune ingénuité somme toute assez sympathique (37) . Lidéologie , qui est un autre nom du délire politique, est toujours logique . Une fois amorcé un mouvement social qui semble aller dans son sens , elle institue ce mouvement comme sens de lhistoire , et donc réalité normative .Situation très confortable pour les sociologues de cour . Pour rendre des oracles , il nest plus bessonne de lourdes enquêtes : il suffit dindiquer ce qui est dans le vent : tout simplement ce qui est idéologique, qui a toujours lair nouveau et donc " moderne " . Mais ce système renforce encore la position du sociologue dans la mesure où son savoir nest plus seulement informatif mais normatif . Si ce qui doit être , cest ce qui se fait , le savant devient pontife . Lautorité politique est dès lors sommée par les idéologues de poursuivre la logique ainsi enclenchée , et cela jusquà ses dernières extrémités . Quau moment où la crise de la famille commence à révéler ses effets ravageurs sur la société (si cela est faux , que les sociologues produisent des statistiques pour le démontrer au lieu de crier sans la moindre référence au réel à la réaction ! ) , un gouvernement ne sassigne dautre objectif que de brouiller encore les repères familiaux , tant par le Pacs que la révision en chantier du droit de la famille , cest là un mystère incompréhensible aux hommes de bon sens , procédant dune logique quaucune raison tirée de lintérêt général ne viendra infléchir , qui na dautre explication que le mécanisme fou de lidéologie.
Cette folie est dailleurs la seule chose vraiment inquiétante en la manière . Plus quune injure à la morale, le Pacs est une injure à la raison qui fonde lordre politique. Il nest pas tant la porte ouverte à tous les dérèglements en matière sexuelle - elle létait déjà ! - , quà dautres dérèglements de lesprit intéressant les affaires de la Cité , y compris celles dont dépendent des enjeux graves comme ceux de la paix et de la guerre.
Que partant en guerre contre le réel (et cette partie du réel quon peut appeler avec toutes les précautions requises, la nature humaine) Irène Théry sattaque à ce quelle appelle le savoir psy - en réalité tout lhéritage du freudisme - est dans lordre des choses : Jacques Lacan avait montré en son temps de manière assez magistrale , que la castration ( linterdit ou lOedipe) nétait quun autre nom du principe de réalité (38). Le génial fondateur de lEcole freudienne de Paris sut en effet , tout en affirmant la rigoureuse autonomie de lordre symbolique, déjà présente chez Freud , donner déjà " des habits neufs à lordre organiciste " . Il le fit avec dautant plus de mérite que sa théorie contredisait de bout en bout la vulgate soixante-huitarde alors dominante dans son public . Tous ou presque furent dupes , tant, à lombre de Reich et de Marcuse , le freudisme semblait aller de pair avec l émancipation sexuelle. Certains cependant comprirent : Gilles Deleuze, qui dans LAnti-Oedipe (39) révéla le premier que mai 68 (" il est interdit dinterdire " ) navait de sens quà condition de mettre à mort aussi le freudisme. Mais il passait pour un original, amateur de paradoxes provocateurs ; personne naurait eu lidée den faire un conseiller du ministre de la Justice ! Car il y avait encore en ce temps là un reste de raison dans le Lanterneau politique .
Roland HUREAUX
NOTES
1. Esprit, octobre 1999, Irène Théry , Pacs, sexualité et différence des sexes , pages 139-141.
2. op.cit., page 140
3. op.cit., page 151
4. op.cit., page 176
5. op.cit., page 141
6. Lettre aux instituteurs , 17 novembre 1883.
7. op.cit., page 148
8. Il se peut que la capacité de dissocier les problèmes personnels de ceux de lEtat ait été la caractéristique des aristocraties . Comment ne pas voir la marque dune profonde vulgarité dans cette tendance contemporaine à mêler les deux sous prétexte dêtre " sincère " ou " authentique " ? Un médecin a le droit de fumer ; il na pas pour autant celui de dire que le tabac nest pas nocif .
9. Cest cette dimension de contrat libre qui distingue le mariage chrétien des idéologies organicistes qui ont tenté de le récupérer . Contre la monarchie , déjà maurassienne avant la lettre et tenante dun ordre social " compact " , lEglise catholique défendait le droit des enfants majeurs de se marier sans lautorisation de leurs parents . Rabelais lui en fait dailleurs grief dans le Tiers Livre , chapitre XLVIII.
Cf. à ce sujet : Roland Hureaux , " Travail, Famille, patrie , cette devise qui nous a fait tant de mal " in Panoramiques, De droite la famille ? , novembre 1998 .
10. op.cit., page 157
11. op.cit., page 157
12. op.cit., page 159
13. op.cit., page 158
14. op.cit., page 172-173
15. op.cit., page 173
16. op.cit., page 164
17. Edgar Morin, Le paradigme perdu , Seuil 1979
18.Lucien Malson, Les enfants sauvages, 10-18, 1966
19. Claude Lévi-Strauss, Anthropologie structurale, Plon, 1958
20. op.cit., page 157
21. op.cit., page 142
22. Les réserves introduites par le Conseil constitutionnel , qui pourraient fonder le juge à imposer une prestation compensatoire en cas de rupture du Pacs , renforce lengagement que ce dernier implique, au-delà sans doute de la volonté de ses promoteurs .
23. Une question fondamentale est de savoir si les progrès de lidentification génétique ne rendent pas obsolète le vieux principe du droit romain Pater is est . Mais Irène Théry névoque pas ce sujet.
24. op.cit., page 174
25. op.cit., page 174
26. op.cit., page 159
27. op.cit., page 160
28. Sigmund Freud, Trois essais sur la sexualité , Idées-Gallimard , 1963, Voir en particulier la conclusion, page 145 et sq.
29. op.cit., page 160
30. op.cit., page 161
31. op.cit., page 162
32. op.cit., page 161
33. Baromètre Santé Jeunes 97/98, publié par l Centre français déducation à la santé , 1999. Voir aussi le commentaire dEvelyne Sullerot , Environnement social et santé des adolescents in Population et Avenir, n°645, novembre-décembre 1999
34. op.cit., pages 178-179
35. op.cit., page 179
36. Jacques Dupâquier, La population mondiale au XXe siècle , Que sais-je ? 1999.
37. Lauteur va même jusquà sémouvoir que la loi puisse être jugée à laune du nombre de Pacs effectivement signés . On comprend que cette épreuve inquiète les partisans de lidéologie du Pacs. Il sagira pourtant dun test fondamental .
38. Jacques Lacan, Ecrits, Seuil, 1970 ; voir en particulier Dune question préliminaire à tout traitement possible de la psychose , et aussi Mustapha Safouan, Le Structuralisme en psychanalyse Seuil 1973.
39. Gilles Deleuze, LAnti-Oedipe , Editions de Minuit, 1973