Comment vivre dans une économie mondialisée?
Un excellent petit livre "La France face à la mondialisation", d'Anton Brender.L'auteur y rappelle quelques vérités ontologiques, qui semblent manquer cruellement à nos gouvernants:
La base de tout progrès social est et reste le progrès technique: c'est lui qui permet aux économies d'être compétitives, de créer des emplois et de réduire le temps de travail. Rappelons qu'une être humain - en France - travaillait 50% de son temps de vie biologique au début du siècle, contre 15% aujourd'hui..
- Le libre échange est un accélérateur de cette compétitivité, sous les réserves énoncées plus haut.
- Avec la mondialisation, ce n'est plus seulement la compétitivité des entreprises qui est en cause, mais celle de l'ensemble du système économique et social, puisque ce sont les économies qui sont en compétititon entre elles, et que la création de richesse y dépend de plus en plus des facteurs immatériels comme l'éducation et la culture. Il faut donc raisonner sur la compétitivitré globale du système social, comme je le défendais au début des années 90 dans mon ouvrage sur le tiers secteur "Managez vos associations!".
- Dans ce cadre, la mondialisation est une opportunité pour que chaque nation puisse se penser comme une entité spécifique et définir ses facteurs d'excellence: "La mondialisation est bien loin de gommer l'identité des espaces nationaux. La concurrence entre ces espaces oppose même les sociétés en ce qu'elles ont de plus intime: la manière dont chacune assure la solidarité de ses membres".
- Le système obtenu n'est stable que si, bien sûr, il sait se penser. D'où la nécessité de réhabiliter la politique. J'ajouterai, la philosophie politique, c'est à dire la capacité à débattre sur "comment" doit-on gouverner la société pour qu'elle sache résoudre collectivement les problèmes complexes auxquels elle est confrontée, plus que le débat sur "QUI?" doit gérer la société. C'est l'oubli des enseignements de la philosophie politique (d'où la necessité de retrouver Leo Strauss, Karl Popper, entre autres...) qui nous a conduit à l'atonie actuelle et à la pensée unique. "La mondialisation nous met au défis d'arrêter collectivement une stratégie pour sortir de l'ornière et avancer à nouveau. Comment y parvenir sans capacité collective d'imagination et de décision?"
- Et l'auteur de rappeler que nos dirigeants ont eu tout faux de puis 30 ans! Ne parlons-pas des années Giscard, ce come-back glauque de la France louisphilipparde. Après la "relance" du gouvernement Mauroy (81-83) qui fut le dernier soubresaut d'une conception purement stalinienne de l'Etat administratif, et qui se traduisit par une croissance des déficits et de l'inflation, les goldens-socialos de M. Fabius "réconcilient les français avec leurs entreprises". Et de tout sacrifier à la compétitivité des entreprises et à la réussite individuelle, ce qui se mariait fort bien avec la conception de l'Etat de MM. Mitterand et Lang: Népotisme, clientélisme, et affairisme. Au moment même où il fallait renforcer la cohésion sociale, on organisait la fracture sociale, thème dont Henri Guaino allait faire le thème de campagne de Chirac en 1995, qui se proposait d'en être le rebouteux. Il a renouvele, avec succés, l'opération en 2007 avec Sarkozy... La suite est encore plus catastrophique!
- L'indicateur essentiel reste le développement humain: le rapport mondial 2003 fait le point, en intégrant les apports d'Amartya Sen à la science écomonique.
LA COMPÉTITIVITÉ EST L'AFFAIRE DE LA SOCIÉTÉ ET DE L'ENSEMBLE DU SYSTÈME SOCIAL:
Très bon ouvrage d'Anton Brender : "La France face à la mondialisation"
Présentant de façon lumineuse des problèmes complexes, ce livre est une contribution de premier plan à un ensemble de débats essentiels qui requièrent une mobilisation de la raison critique alors qu'ils suscitent souvent dogmatisme, langue de bois, régression de la pensée et démagogie.
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