Les apologistes de la mondialisation utilisent une donnée: la croissance du PIB et du revenu moyen. Or, celle-ci ne donne aucune indication sur la répartition effective des revenus, car personne ne reçoit ce revenu moyen: il n'a qu'une existence statistique: le montant du PIB divisé par la population active. Raisonner par le revenu moyen, c'est faire passer l'idée qu'il y a deux extrêmes, une minotité de riches et une minorité de pauvres, et au centre une vaste classe moyenne plus ou moins aisée. Au contraire,.il faut s'intéresser au revenu médian qui représente le revenu effectivement perçu par la plus grande quantité de travailleurs. Or, celui-ci ne cesse de baisser depuis le début des années 1990. Si l'on en croît les études du CREDOC, les revenus des catégories aisées ont fortement cru, tandis qu'apparaît une catégorie de travailleurs pauvres. Le revenu médian a diminué, avec au centre une catégorie intermédiaire qui n'a ni perdu ni gagné. Le fait récent est que cette catégorie, dont l'attitude était neutre face à la mondialisation, commence à voir son revenu baisser. Le seul indicateur valable de croissance des inégalités est en pratique l'écart entre le revenu médian et le revenu moyen. Il peut y avoir une augmentation du PIB - donc du revenu moyen - et une diminution, ou une stagnation, du revenu médian. Croissance économique et croissance des inégalités sont donc compatibles.
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Le rapport est consacré au développement des droits de l'homme.
La descente de la France s'explique par les critères d'analyse du PNUD:
De ces pratiques, qu'en reste-t-il dans ce qui est devenu le royaume de la pensée unique? Le facteur le plus discriminant entre la France et les pays classés premiers est le taux de scolarisation! |
À titre dexemple, sur un total de 21,6 millions de scientifiques et dingénieurs travaillant aux États-Unis, 2,5 millions sont nés dans des pays en développement
Rapport sur les perspectives économiques mondiales, 2008
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Le développement des moyens de communication: une opportunité qui se traduit principalement par un écart croissant dans l'accès aux nouvelles technologies: | |||
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LES RAPPORTS DE LA BANQUE MONDIALELa Banque mondiale en passe de réhabiliter le rôle de l'Etat La version provisoire du World development report 2008 dont Le Monde.fr a eu connaissance débute par un constat : "Il est frappant de voir que les trois quarts des pauvres des pays en développement sont des ruraux : 2,1 milliards d'individus vivent en dessous du seuil de pauvreté de 2 dollars par jour, soit un tiers de l'humanité (...). Bien que l'agriculture ne soit pas le seul instrument capable de les sortir de la pauvreté, c'est une source hautement efficace de croissance pour y parvenir." "LES BAILLEURS ONT TOURNÉ LE DOS À L'AGRICULTURE" Suit un diagnostic qui sonne comme l'aveu d'un fourvoiement : "Malgré cela, la puissance de l'agriculture pour le développement a trop souvent été sous-utilisée. Avec la domination de l'industrialisation dans le débat politique, le développement par l'agriculture n'a souvent même pas été considéré comme une option. Les pays en développement connaissent très fréquemment un sous-investissement et un mal-investissement dans l'agriculture, de même que des travers politiques qui jouent à l'encontre de l'agriculture et des populations rurales pauvres. Et les bailleurs ont tourné le dos à l'agriculture. Cet abandon de l'agriculture a eu des coûts élevés pour la croissance, le bien-être et l'environnement." Le rapport, en cours de validation par les Etats membres de la Banque, est examiné par le ministère des affaires étrangères français depuis le début du mois d'avril. Même si son contenu peut encore évoluer (et être édulcoré), "la Banque mondiale est déterminée à entériner cette évolution historique de son discours", atteste un haut responsable du bailleur de fonds international à Washington. FIN DU "CONSENSUS DE WASHINGTON" Constatant que la part de l'agriculture dans les dépenses publiques a reculé entre 1980 et 2004, que ce soit en Afrique (de 6,4 % à 5 %), en Amérique Latine (de 14,8 à 7,4 %) ou en Asie (de 8 à 2,7 %), le texte de la Banque mondiale insiste sur la nécessité de relancer ces aides. "La croissance agricole, bien que conduite par le secteur privé et le marché, est très dépendante du soutien du secteur public. C'est pourtant dans les pays où l'agriculture est la plus vitale que les Etats tendent à être les plus faibles. (...) La mise en place de politiques de développement agricole réclame de solides stratégies nationales et une administration publique uvrant en faveur d'une distribution et d'une responsabilité financière efficaces (...)." Vincent Ribier, du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, a participé à une réunion d'experts sur le rapport au Quai d'Orsay le 6 avril dernier. Impressionné par ce changement de ton, il affirme : "Les politiques néo-libérales d'ajustement structurel défendues par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont eu un impact très direct et très négatif sur le monde rural dans les pays pauvres." Selon cet économiste, la Banque mondiale s'apprête à sceller pour la première fois dans un rapport international majeur "la fin du consensus de Washington", qui résume depuis 1989 la stratégie des experts de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et du département du Trésor américain : privatisation, déréglementation, impôts faibles, libéralisation des échanges. L'un des auteurs principaux du rapport confirme : "On s'est clairement placés au-delà du consensus de Washington, parce que la pauvreté n'a pas reculé, et que maintenant il y a l'urgence environnementale." A l'heure où selon les Nations unies, l'exode rural n'a jamais été aussi rapide dans l'histoire, la nouvelle ligne adoptée par le rapport de la Banque mondiale trouve son origine dans le constat de nouveaux périls. "L'accélération du changement climatique, l'imminence d'une crise de l'eau, la lente adoption des nouvelles biotechnologies, et le bourgeonnement de la demande de biocarburants et d'aliments pour le bétail créent de nouvelles incertitudes sur les conditions dans lesquelles la nourriture sera disponible dans l'économie mondiale", prévient la Banque mondiale. Matthieu Auzanneau Le rapport 2004 est consacré à l'accès des pauvres aux services: "ce document révèle que, trop souvent, les pauvres nont pas accès à des services de qualité, et ce dans les quantités requises. Cette situation est de nature à rendre vains les efforts visant à atteindre les Objectifs de développement pour le millénaire. Ces Objectifs appellent à réduire de moitié le phénomène de la pauvreté dans le monde et à apporter des améliorations substantielles au développement humain avant 2015. Le rapport cite des exemples pertinents de pays où les services fonctionnent bien, montrant comment pouvoirs publics et citoyens peuvent améliorer les choses. Le rapport parle également de succès spectaculaires et déchecs cuisants qui ont caractérisé les efforts que certains pays en développement ont déployé pour fournir des services de base meilleurs. Ce qui distingue le succès de léchec est le degré dimplication des pauvres dans la détermination de la qualité et de la quantité des services qui leur sont fournis."
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Le rapport des Nations-Unies sur les perspectives 2015 de développement. |
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Ces problèmes environnementaux découlent certes en partie dune situation dabondance, mais aussi de laggravation de la pauvreté. La paupérisation croissante des sociétés et labsence dautres solutions multiplient le nombre des personnes démunies et sans terre, contraintes de faire subir des pressions sans précédent aux ressources naturelles pour survivre. La pauvreté et lenvironnement sont pris dans un cercle vicieux. Les dégradations subies par lenvironnement dans le passé aggravent la pauvreté aujourdhui, et celle-ci fait quil est très difficile de se préoccuper des ressources agricoles ou de les rétablir, de trouver des solutions de remplacement à la déforestation, dempêcher la désertification, de mettre un frein à lérosion et de réintroduire des éléments fertilisants dans le sol. Les pauvres sont contraints de puiser dans les ressources - au risque de les épuiser - pour survivre. Et cette dégradation de lenvironnement ne fait quaccroître leur pauvreté.
Lorsque ce cercle vicieux atteint ses limites, les pauvres se voient contraints de se diriger, en nombre croissant, vers des terres écologiquement fragiles. Près de la moitié des personnes les plus pauvres vivant dans le monde - soit plus de 500 millions dindividus - sont installées dans des zones exposées à des menaces écologiques.
La relation pauvreté-atteintes à lenvironnement dans les pays en développement doit également être envisagée dans le contexte de la croissance démographique. Dans ces pays, les pressions sur lenvironnement sintensifient chaque jour, à mesure que la population augmente. La population mondiale devrait représenter 9,5 milliards dindividus en 2050, dont plus de 8 milliards dans les pays en développement. Nourrir correctement cette population suppose de multiplier par trois la quantité de calories consommées actuellement, ce qui représente quelque 10 milliards de tonnes de céréales par an. La croissance de la population contribuera ainsi au surpâturage et à la surexploitation des forêts et des terres agricoles.
Les interrelations entre les individus et leur environnement sont complexes : elles sont loin de se limiter à une question de richesse ou de pauvreté. La forme de propriété des ressources naturelles, laccès aux biens communs, la force des communautés et des institutions locales, la question des différents types de droits, ainsi que celle des risques et des incertitudes sont autant de déterminants majeurs du comportement face à lenvironnement. On peut également ajouter à cette liste les inégalités sociologiques entre les sexes, les politiques publiques et les mécanismes dincitation.
Depuis quelque temps, pays riches et pays pauvres prennent davantage conscience des questions denvironnement. Les premiers, qui disposent de ressources plus abondantes, consacrent davantage dargent à la protection et à lassainissement de lenvironnement. Les pays en développement, qui disposent pourtant de moins de ressources, adoptent eux aussi des technologies plus propres et sefforcent de réduire la pollution. Cest par exemple le cas de la Chine.
La communauté mondiale sest également attaquée à certains problèmes environnementaux qui affectent directement les pauvres. Cest le cas de la désertification, du recul de la biodiversité ou des exportations de déchets dangereux. Ainsi, la Convention sur la diversité biologique a été signée par la quasi-totalité des pays du globe : plus de 170. Celle sur la lutte contre la désertification a, pour sa part, été ratifiée par plus de 100 pays, mais la dégradation des terres arides, menace majeure pour les moyens de subsistance des pauvres, continue de plus belle.
Enfin, la communauté internationale ne sest pas encore penchée de manière sérieuse sur dautres nuisances environnementales frappant en particulier les pauvres : la contamination des eaux et la pollution à lintérieur des bâtiments, par exemple. Des instances mondiales discutent ainsi du réchauffement de la planète, mais qui se préoccupe des 2,2 millions de décès causés chaque année par la pollution dans les bâtiments ?