 |
|
 |
|
 |
Denis Kambouchner: "Une école contre l'autre"
Une analyse de la pensée du grand prêtre du pédagogisme, Philippe
Meirieu. Un travail étonnant. On y découvre, sous le vocabulaire
d'apparence bienveillant qui ne peut manquer de séduire dans un
premier temps, que le pédagogisme est porteur d'une conception
globale de l'homme et de la société et assigne à l'école la formation
d'un "type d'homme". Nous nous trouvons face à une rupture radicale
avec les valeurs humanistes qui ont jusqu'ici présidé à l'enseignement.
Denis Kambouchner analyse en détail le procès qui est faits aux
disciplines et à l'opposition qui est tentée par le pédagogisme
d'opposer instruction et éducation, en montrant que l'instruction,
l'acte d'enseigner en lui-même a une valeur éducative.
Une lecture impressionnante, parfois éprouvante tant l'on découvre
l'ampleur et la profondeur de l'offensive du pédagogisme, de la
construction concptuelle qu'il a entrepris depuis 30 ans et sa
volonté de poser des actes irréversibles.
|
|
La revue animée par Dominique Lecourt
Avec des articles de Pierre Legendre; Gilbert Molinier, Dominique Lecourt, ...
|
 |
Cahiers d'Europe:
|
 |
Nathalie BULLE:
- LA RATIONALITE DES DECISIONS SCOLAIRES:
- Analyse comparée de l'évolution des systèmes d'enseignement secondaire français et américains au cours du XX° siècle
Depuis un siècle, l'enseignement secondaire dans les sociétés industrielles se transforme, réévaluant, avec l'avancée de l'expansion scolaire, ses objectifs, son organisation et son enseignement. La phase majeure de cette expansion s'est déroulée, aux Etats-Unis, dans la première moitié du siècle et, en France, dans la seconde moitié. L'analyse comparée de ces transformations montre qu'elles ne répondent ni à une dynamique de " modernisation ", ni à une logique de reproduction sociale. Les explications fondées sur la rationalité des décisions individuelles permettent de mettre en évidence les processus sous-tendant l'évolution sui generis des systèmes d'enseignement, évolution entraînant une dissolution progressive du modèle éducatif qui a dominé la civilisation occidentale et un déploiement des stratégies scolaires.
|

 |
Guy COQ:
- LAICITE ET REPUBLIQUE. Le lien nécessaire
Laïcité et république forment aujourd'hui un couple incertain. C'est pourquoi la question essentielle de cet ouvrage porte sur les conditions d'un contrat restauré entre la laïcité et l'idée républicaine.
L'histoire de la laïcité, ses principes et ses débats fondateurs depuis 1789, la double crise autour de l'école en 1984 et 1994 sont rappelés ici afin de dresser l'inventaire d'un conflit francofrançais souvent passionné.
Sauf à rendre encore plus fragile l'espace social, l'éducation laïque ne saurait se détacher d'une éducation du citoyen, d'une culture républicaine faite de mémoire et de valeurs. Ce qui marque précisément l'importance de l'éducation scolaire comme l'une des conditions du lien nécessaire entre laïcité et république.
Rien ne serait plus dangereux que la construction d'une religion civile qui ouvrirait la porte à une régression vers la confusion du théologique et du politique.
Guy Coq, à cet égard, critique sans ambiguïté les palinodies juridiques et politiques qui entravent l'application des principes laïques. La laïcité est tolérance, mais toute religiosité n'est pas compatible avec la démocratie.
Comment amener les religions à s'inscrire dans la culture démocratique et républicaine ? Tel est l'enjeu crucial pour l'avenir de la laïcité. Il y va des liens que laïcité et république ont tissés à travers une histoire mouvementée, et aussi de la cohésion de la nation, car il n'y a pas de république sans sujet historique.
|
 
|
Hannah ARENDT
- LA CRISE DE LA CULTURE
L'homme se tient sur une brèche, dans l'intervalle entre le passé révolu et l'avenir infigurable. Il ne peut s'y tenir que dans la mesure où il pense, brisant ainsi, par sa résistance aux forces du passé infini et du futur infini, le flux du temps indifférent.Chaque génération nouvelle, chaque homme nouveau doit redécouvrir laborieusement l'activité de pensée. Longtemps, pour ce faire, on put recourir à la tradition. Or nous vivons, à l'âge moderne, l'usure de la tradition, la crise de la culture.Il ne s'agit pas de renouer le fil rompu de la tradition, ni d'inventer quelque succédané ultra-moderne, mais de savoir s'exercer à penser pour se mouvoir dans la brèche.Hannah Arendt, à travers ces essais d'interprétation critique - notamment de la tradition et des concepts modernes d'histoire, d'autorité et de liberté, des rapports entre vérité et politique, de la crise de l'éducation entend nous aider à savoir comment penser en notre siècle.
|

 |
Liliane LURCAT:
- VERS UNE ECOLE TOTALITAIRE ? L'enfance massifiée à l'école et
dans la société
Depuis de longs mois, la crise de l'école est au coeur de l'actualité, qu'il s'agisse des faits divers, de la politique ou de débats d'idées qui semblent le plus souvent obscurs au grand public.
Mais, en fait, d'une manière accélérée sous la conduite de ses nouveaux responsables, l'école subit en ce moment une transformation radicale, dans ses objectifs, comme dans ses moyens. Ce changement inquiète les parents. Pourtant, ils n'en soupçonnent pas encore l'ampleur.
L'objectif, c'est " l'école de masse ", où les individualités ne doivent plus être prises en considération. C'est ainsi que la décrivent les sociologues et les " pédagogistes " qui inspirent les décisions ministérielles avec l'ambition de bouleverser la société en commençant par les enfants.
Les moyens, c'est " le pédagogisme ", c'est-à-dire la prétention de faire de la pédagogie un " en soi " supérieur à toutes les disciplines.
En analysant les textes les plus récents des penseurs qui dirigent l'école aujourd'hui, des plus anodins en apparence aux plus confus, Liliane Lurçat discerne clairement, derrière le projet pédagogique, un véritable projet politique : remplacer l'instruction obligatoire par l'école obligatoire pour créer un " homme nouveau ". Une démarche plus claire vers une école totalitaire ?
Depuis une vingtaine d'années, des formes nouvelles et tout à fait spécifiques sont apparues dans l'échec scolaire. L'auteur, qui a fait de longues études sur l'écriture et le langage écrit de l'enfant, démontre qu'à ces échecs de plus en plus nombreux, correspondent des raisons précises qui tiennent au système nouveau des apprentissages fondamentaux: lecture, écriture, calcul.
Elle démonte les mécanismes idéologiques totalement irresponsables à travers lesquels un certain nombre de penseurs, à la fin des années 60, ont entrepris la destruction systématique des grandes bases de l'enseignement élémentaire.
Rien de théorique dans sa démonstration. Beaucoup d'exemples concrets grâce auxquels le lecteur, parent d'élève ou, tout simplement, homme de bon sens, découvrira avec stupéfaction une « machination » extravagante contre l'intelligence et le bon sens.
Au terme de cette analyse, le plus grand sujet d'étonnement et d'émerveillement que l'auteur nous fait partager, c'est que, malgré tout, tant d'enfants aient pu réussir à s'en sortir.
Enseignante et chercheur au CNRS, Liliane Lurçat est docteur en psychologie et docteur ès Lettres. Elle a mené des recherches dans des écoles
maternelles et primaires de Paris et de la banlieue, durant toute sa carrière.
|
 |
|
 
|
Gilbert MOLINIER
- LA GESTION DES STOCKS LYCEENS. Idéologies, pratiques scolaires
et interdit de penser
L'Ecole gère les flux d'élèves comme on gère des stocks de marchandises.
Une sorte d'impérialisme pédagogique, soutenue par une psychologie
animalière, tient lieu de clef universelle.
L'enseignement est déboulonné : l'animation remplace l'instruction
, la pédagogie, les savoirs les modules, les disciplines, les
contrôles, les exercices les évaluations de compétence, les examens
; les objectifs, les finalités de l'enseignement...
La logique des places structurant toute institution est bousculée.
Des gestionnaires qui se prennent pour des chefs d'entreprise
experts en pédagogie, des syndicalistes pour des gestionnaires,
des parents pour des superprofs, des profs pour des parents aimants
et des élèves pour des enfants en mai d'amour... créent une société
incestueuse où règne la loi du poulailler.
Ainsi, les jeunes générations sont-elles déboussolées et prêtes
à devenir la main-d'oeuvre flexible des entreprises à l'âge de
la mondialisation et les soldats des guerres à venir. Cette gestion
se solde par des dégâts psychiques considérables. L'entreprise
actuelle, dite de rénovation pédagogique, détruit l'intelligence
et l'imaginaire en gestation des jeunes en produisant chez eux
un interdit de penser.
C'est ce dont l'auteur, Gilbert Molinier, professeur de philosophie
en classe terminale, témoigne dans cet essai, réflexion critique
conduite de l'intérieur de l'Ecole à partir d'une expérience réelle.
- Lire la recension établie par Denis Collin
|
|
Philippe RAYNAUD, Paul THIBAUD
LA FIN DE L'ECOLE REPUBLICAINE
Christiane RAYNAUD, Robert-Jacques THIBAUD
|
 
|
Laurent JAFFRO, Jean-Baptiste RAUZY
- L'ECOLE DESOEUVREE. La nouvelle querelle scolaire
Depuis les années 70, la politique scolaire tend à privilégier
le point de vue des experts en pédagogie. On néglige les savoirs
élémentaires, on se méfie des professeurs, on entend faire de
l'école un " lieu de vie ", on dénonce le conservatisme des Anciens
qui voudraient barrer la route aux Modernes en défendant une école
du passé.
Et si l'opposition entre conservatisme et modernisme n'était qu'une
habile façon de masquer les véritables enjeux de la politique
scolaire ? L'école a pour vocation de transmettre les savoirs
et les oeuvres. En renonçant à cette exigence, l'idéologie qui
a cours aujourd'hui mesure-t-elle vraiment les risques qu'elle
fait peser sur l'école de demain ? Plutôt que d'encourager cette
fuite en avant, une politique d'éducation raisonnable doit retrouver
les équilibres fondamentaux dont l'école a besoin.
|
|
|