Page non maintenue! (comme l'école...) Tout a été dit, tout ce qui a été dit arrive, il ne sert plus à rien d'écrire plus longtemps..
En conclusion, je conseille de lire le livre de Claire Mazeron qui décrit où nous en sommes rendus. Comme prévu, comme annoncé. C'est à lire, ça vous donne des envies de meurtre.
Lire la recension de David Desgouilles
Vous trouverez sur ces pages des textes et des éléments de débat pour comprendre la crise de l'école.
Vos contributions sont les bienvenues.
Dernière mise à jour:
13/11/09
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Voilà, les pseudo-modernes, pétris de relativisme, déclarent que tout cela est "ringard" et que les enfants doivent juste savoir assez lire pour comprendre le mode d'emploi de leur Nintendo et regarder des séries américains à la TV.
Notre nouveau pouvoir, si féru de «rupture», semble bien timide en ce qui concerne léducation nationale : quelques réductions de postes (11 000 en 2008), diminution qualifiée de «dérisoire» par le ministre lui-même, et un projet dautonomie des universités qui ne contrarie personne. Dans ce domaine, le gouvernement avait pris soin déloigner les motifs de fâcherie - augmentation des droits dinscription et sélection - qui sont cependant les seuls remèdes à lengorgement de certaines filières, à labandon en cours de route de nombreux étudiants et à la dévalorisation générale des diplômes. La dernière mesure en date annoncée par le ministre Xavier Darcos, à savoir la disparition des cours le samedi matin, devrait ravir élèves, parents, sans oublier lindustrie du loisir.
Enfin, des week-ends entiers pour aller à Euro Disney, regarder la télévision, aller au supermarché et autres activités épanouissantes.
«Travailler moins, pour apprendre moins» : voilà qui pourrait être lune des définitions du sarkozysme en direction de nos chères têtes blondes. Cela rejoindrait le diagnostic établi voici quelques semaines par Christine Lagarde, ministre des Finances, selon laquelle en France on pense trop. De son côté, le ministre de lEducation nationale a ainsi promis la suppression du samedi travaillé dès lan prochain dans toutes les écoles maternelles et primaires pour mettre fin aux «disparités sur le territoire» et permettre aux familles de «se retrouver pendant le week-end». «Il ny aura pas cours le mercredi matin non plus, bien évidemment», a-t-on précisé au ministère de lEducation. Pour les collèges, les cours du samedi seront également supprimés, mais transférés au mercredi.
Il ne faut pas oublier la mesure-phare du nouveau pouvoir qui consiste à faire lire chaque 22 octobre la lettre de Guy Môquet à sa mère avant son exécution par les Allemands, avec vingt-six autres otages communistes, à Chateaubriant en 1941. Dans lavant-propos de louvrage La querelle de lécole, dirigé par Alain Finkielkraut, le philosophe et essayiste cite une autre lettre, celle dun professeur de collège en Zone déducation prioritaire réagissant à linitiative de Nicolas Sarkozy : «Je ne la lirai pas parce que nos enfants ignorent les événements auxquels elle se réfère parce que notre école préfère par exemple demander à nos enfants danalyser des documents plutôt que de leur enseigner des dates et des événements. Je ne la lirai pas parce quil y a longtemps que lécole refuse de transmettre aucun modèle ; parce que notre école nenvisage plus les textes dauteurs comme des exemples mais comme des thèmes dentraînement à la critique. Je ne la lirai pas parce que simplement notre école a délibérément détruit lautorité qui pourrait permettre une lecture et une écoute attentives.»
La querelle de lécole naura pas lieu
Ce livre, rassemblant des dialogues et des confrontations entre de nombreux praticiens ou analystes de lécole (professeurs, philosophes, sociologues, linguistes, journalistes
) provenant de lémission Répliques animée sur France Culture par Finkielkraut, vaut dabord par sa volonté daborder avec franchise et énergie les maux qui rongent lécole. Or, sur ce sujet, le prêt-à-penser a subi ces dernières années de rudes coups. On connaît le discours officiel visant à mettre lélève au centre de lécole, se félicitant de la hausse constante du niveau (voir chaque année les bulletins de victoire face aux pourcentages de réussite au baccalauréat) et de ladaptation constante à la modernité tout en dépeignant ceux qui contestent ce diagnostic autosatisfait comme des réactionnaires, des archaïques ou des nostalgiques de temps révolus. Cependant, ce discours se heurte de plus en plus au principe de réalité et certains des fléaux les plus visibles (baisse du niveau, violence, échec scolaire
) sont trop spectaculaires pour être dissimulés.
Parmi les dialogues particulièrement éclairants que contient La querelle de lécole, on retiendra notamment celui mettant aux prises Fanny Capel (professeur de Lettres modernes et membre du collectif Sauver les lettres) et Bruno Mattéi (professeur de philosophie à lIUFM de Lille). Face à ce dernier saffichant comme un adversaire résolu du principe de classement entre les élèves (car classer et noter cest exclure), Fanny Capel rappelle des faits observables en soulignant que les lycéens «ordinaires» (pas ceux des ZEP) «ont une très faible maîtrise de la langue écrite : je suis confrontée à des copies sans ponctuation, avec des phrases à la syntaxe fautive ; à une pauvreté de vocabulaire handicapante, à une ignorance de la conjugaison. À loral, je constate la même confusion desprit, labsence de références culturelles.» À cela, elle apporte un élément dexplication : «Un collégien daujourdhui, au long de sa scolarité, perd 800 heures de cours de français par rapport à un collégien de 1972, cest-à-dire quasiment deux années. Comment, dans un tel contexte, respecter les rythmes et les potentialités de chacun ? Cest impossible.»
Bien sûr, la «querelle de lécole» naura pas lieu. Certes, elle se prolongera à travers des essais, des débats, des libelles, des tribunes, mais tout continuera comme aujourdhui. Les syndicats denseignants réclameront plus de «moyens» et le gouvernement annoncera chaque année une «réforme» toujours plus performante et censée faire oublier les «progrès» pourtant prodigieux accomplis lannée précédente. Le niveau montera, montera, il montera tellement quon ne lapercevra même plus. Dailleurs, il monte déjà très haut. Il suffit douvrir les yeux et les oreilles pour sen apercevoir.
Christian Authier
La querelle de lécole,
Article paru dans l'édition du Vendredi 05 Octobre 2007
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N° 3 - octobre 2006 Sommaire Editorial E. ALTSCHULL & F. GAUDU Ecole : la lente agonie C. MAZERON Des idées de Bourdieu à l'idéologie de l'Education nationale E. ALTSCHULL La désaffection des jeunes pour les études scientifiques H. DUNY La médiocrité intellectuelle au pouvoir à l'Education nationale et comment la combattre Entretien avec L. LAFFORGUE La formation à l'IUFM Entretien avec F. VIE Le ministère Robien a-t-il eu raison d'agir à propos de la méthode syllabique? Entretien avec R. BOUTONNET La crise de l'enseignement supérieur : constat et propositions F. GAUDU Une constitution pour un changement de régime (2e partie) P. GUIOL Deux ou trois choses sur l'Amérique CALAMITY JANE La vestale de la Ve République R. HUREAUX La permanence de l'esprit de Vichy C. ROCHET |
PARIS, 23 nov 2005 (AFP)
Le mathématicien Laurent Lafforgue a annoncé mercredi sa démission du Haut conseil de l'Education, où Jacques Chirac l'avait nommé le 26 octobre, à cause de "propos violents" sur le système éducatif qui lui étaient reprochés.
Médaille Fields en 2002, Laurent Lafforgue, chercheur de 39 ans, a lui-même expliqué sur le site de l'Institut des hautes études scientifiques (IHES) que le président du HCE, Bruno Racine (également nommé par M. Chirac, et Michel Seban, conseiller pour l'éducation du président, lui avaient demandé sa démission.
Il a reproduit sur le site internet l'échange de mails qui a provoqué la colère de M. Racine qui, a-t-il expliqué, "a estimé que la violence passionnée de mes propos sur l'état actuel de notre système éducatif et la responsabilité des instances dirigeantes de l'Education nationale rendait impossible un débat serein au sein du HCE visant à construire un consensus ou tout au moins une majorité solide".
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