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Contributions au débat sur les enjeux du management associatif


Contribution de Yann Gourvennec

site : http://village.cyberbrain.com/ygourven

1."La société du XXI siècle ne sera plus fondée sur l'individu atomisé" : Voilà un credo auquel je souscris. Cependant, si nous sommes nombreux à avoir rêvé d'une société plus "humaine", à la disparition de l'aliénation, on peut se demander si la réalité ne nous a pas rattrapés ? Où que j'aille, je vois des gens - n'en sommes nous pas d'ailleurs - esclaves de leur travail, que les horaires de plus en plus extensibles et la productivité de plue en plus intenses transforment en "zombie". Je veux bien que cela ne s'applique pas certaines entreprises "ronflantes", notamment en France, mais en fin de compte les "symbolic analysts" de Charles Handy ne vont pas se marrer tous les jours. Mais où est passée la civilisation des loisirs de Dumazedier ? Sera-t-elle réservée à cex qui ne travailleront pas : les chômeurs chroniques ?? Je me demande si cette montée des associations n'est pas un échapatoire pour beaucoup de gens qui veulent retrouver un environnement social "qu'ils ont choisi" par opposition à un environnement social contraignant et quoi qu'on en dise, stressant et aliénant. Pour vous en rendre compte, puis-je vous convier à une réunion de notre association Miconos pour parler de votre livre ? ( Miconos est décrite à l'adresse suivante http://visionarymarketing.com/fmiconos.html )

 

2. "La compétitivité économique sera inenvisageable sans cohésion sociale" + rapport de Columbia ...

Bien que j'approuve - a priori - cette analyse, plusieurs remarques. D'une part le caractère franco-français de la vue critique de l'Amérique. Je ne veux pas dire que cette vue n'est pas juste, mais que l'insistance qu'on y met ne se retrouve que peu à l'étranger. Cela tendrait à faire mentir la conclusion. L'image de l'Amérique - car dans une société où TOUT est Marketing, seule l'image compte car elle est plus forte que la réalité - est forte MALGRE ses faiblesses, et de toute façon, qui peut prouver que 4% de chômeurs, c'est plus dommageable socialement que 15 à 18% ! Personnellement, je voudrais qu'on m'explique. Moi non plus je ne suis pas féru de l'arrogance américaine, mais n'y-a-t-il pas une arrogance plus irritante dans celle qui vante une société soi-disant plus agréable, où la misère règne. Qui peut nous "vendre" St Etienne, Maubeuge, Calais, valenciennes, Lens, Alès, etc .. etc .. contre Le Bronx et Harlem. D'ailleurs, signe des temps ? Harlem n'est plus le Harlem du "Bonfire of the Vanities" de Tom Wolfe (1989). Les US ont dépassé cette période. Ici, encore une fois à mon grand regret, ces constatations iraient plutôt en faveur du "tout économique" américain. Il est sûr qu'il est facile de parler de tout cela depuis St Germain en Laye. Mais si j'habitais Aubervillers ...

 

3. William Tafoya

Même chose qu'en 2. Depuis 1992, il semblerait que la chronique d'une révolte annoncée ne soit plus de mise. Certes, il y a des exclus, mais on ne voit pas de révolte des "sans culottes". Je sais bien qu'il y a eu la grève en Amérique chez Fedex, mais bon, question révolte sociale, c'est un peu mou. N'y a-t-il pas au contraire un engourdissement social, un peu comme on l'observe en GB, où les gens sont très résignés, et finalement très dociles en comparaison des aliénations qu'ils subissent (Oui, encore ce mot ! Bien que n'ayant jamais été Marxiste, je pense qu'il est bien adapté, notamment à la situation en Grande Bretagne.).

 

4. "Les mouroirs de Calcutta ... Le quart-monde au coeur de New York"

Cette pauvreté existe certes. Mais ce n'est pas l'image qui est véhiculée. Cette image n'est-elle pas plus forte ? Par ailleurs, les quartiers chauds sont en cours de nettoiement (Harlem au moins depuis 94-95) pour les rendre fréquentables. Par ailleurs, la société américaine a toujours été plus ou moins schizophrène. La dénonciation de cette pauvreté par Tom Wolfe ne rend pas l'Amérique moins arrogante. Il s'agit plus d'une sorte de Folklore destiné à la rendre plus "humaine". D'ailleurs Tom Wolfe est bien sûr de la supériorité des US (voir son livre sur l'architecture :Hallucinant !)

 

5. "Une société a besoin de valeurs spirituelles"

Encore une fois - étant croyant - j'applaudis des deux mains. Mais encore une fois, je vois l'inverse se produire devant nos yeux. La "fianciarisation" du monde des affaires montre une disparition des valeurs au profit de la rentabilité immédiate. En France, on découvre seulement aujourd'hui le règne du "Shareholder Value", déjà en vigueur aux US depuis le début des années 90.

 

6. "Le social entraîne l'économique"

US + UK seraient plutôt en train de nous prouver le contraire. Blair n'a pu exister que grâce à Margaret Thatcher. Si Thatcher n'avait pas écrase Arthur Scargil en 1984, Blair ne pourrait pas surfer sur cette vague d'optimisme Outre-Manche. Les faits tendraient à nous enseigner que c'est au contraire l'économique qui a eu raison du social.


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